Strasbourg : Les policiers encerclés, frappés et caillassés lors de l'interpellation d'un dealer

Deux policiers de la BST ont été blessés durant cette intervention dans le quartier Hautepierre de Strasbourg (Bas-Rhin) samedi. Ils ont interpellé un dealer qui avait sur lui de l'héroïne et de la cocaïne. Ce dernier a écopé d'une peine de prison ce mardi. Un deuxième homme a été interpellé pour avoir frappé les policiers.
Strasbourg : Les policiers encerclés, frappés et caillassés lors de l'interpellation d'un dealer
Une voiture de police a été très endommagée par les jets de pavés. (DR)
Par Actu17
Le mercredi 27 avril 2022 à 15:17

Un jeune homme de 21 ans a été condamné en comparution immédiate ce mardi au tribunal correctionnel de Strasbourg à un an de prison, auquel s'ajoute deux mois de sursis qui a été révoqué. Ce dealer a été reconnu coupable de violences à l'encontre des policiers lors de son interpellation ce samedi après-midi dans le quartier Hautepierre. Il avait sur lui de l'héroïne et de la cocaïne notamment.

Un équipage de policiers de la brigade spécialisée de terrain (BST) était en patrouille vers 16h30 ce samedi lorsqu'ils ont aperçu un groupe d'individus dans le hall de l'immeuble situé au 38 boulevard Victor-Hugo. "Il s'agit d'un lieu connu pour ses trafics de stupéfiants", rappelle une source proche de l'affaire. A l'approche des forces de l'ordre, l'un des individus portant une sacoche part en courant et tente de se réfugier dans un appartement du rez-de-chaussée. Les deux policiers le rattrapent rapidement et un contrôle débute. Mais la situation dégénère vite : le suspect porte un coup au visage d'un des agents et c'est désormais une lutte qui s'engage pour le maîtriser et l'interpeller.

Il aurait tenté de se saisir de l'arme d'un agent

L'homme se rebelle, parvient à se défaire de l'emprise des deux fonctionnaires, puis jette sa sacoche et se remet à courir. Il est une nouvelle rattrapé mais se débat et donne des coups aux fonctionnaires. Il aurait alors tenté de se saisir de l'arme d'un des policiers. Dans le même temps, une dizaine d'individus entrent dans le hall de l'immeuble et encerclent les agents, tout en hurlant et leur ordonnant de lâcher l'interpellé. Du gaz lacrymogène est utilisé pour faire reculer les agresseurs et du renfort est demandé sur les ondes police.

Des jets de pavés

Le suspect est difficilement menotté. La tension monte et l'un des individus venus empêcher l'intervention de police donne des coups de pied aux fonctionnaires. D'autres policiers arrivent enfin en renfort et le premier interpellé et conduit jusqu'à la voiture de police. Les forces de l'ordre sont alors visées par des jets de pavés, jetés depuis les étages de ce même immeuble. La voiture sérigraphiée des policiers de la BST subit d'importantes dégradations, notamment au niveau du pare-brise (la photo de l'article, ndlr). Le second individu qui a donné des coups de pieds aux agents est interpellé à son tour. Les deux hommes ont été placés en garde à vue.

Dans la sacoche du dealer, les policiers mettent la main sur 50 grammes d'héroïne et 10 grammes de cocaïne conditionnés et prêts à la vente. 1340 euros en numéraire ainsi que deux téléphones portables sont également découverts. Les deux policiers de la BST ont été blessés et ont déposé plainte. Le mis en cause de 21 ans a été déféré au terme de sa garde à vue. Lors de son jugement, il a également été condamné à verser la somme de 600 euros à chaque policier. Le second jeune homme accusé d'avoir frappé les fonctionnaires a été remis en liberté avec une convocation par officier de police judiciaire (COPJ). Il sera jugé prochainement.

«Nos collègues déterminés ne reculeront jamais»

"Nos collègues ont échappé de justesse à un lynchage en règle sur place", déplore le syndicat Alliance Police Nationale du Grand-Est, sur Facebook. "Il est urgent que la justice mette un terme à l’impunité dans certains quartiers avec des réponses pénales et fermes, contre tous ceux qui s’en prennent aux forces de l’ordre. Nos collègues déterminés ne reculeront jamais devant cette délinquance mais ont besoin d’un soutien sans concession", réclame l'organisation.