Le vendredi 10 décembre 2021 à 18:01
Le suicide d'Aurélien M., âgé d'une trentaine d'années, avait soulevé de nombreuses interrogations. Ce policier de la CRS 38 s'est donné la mort avec son arme de service en février 2016 à la suite d'une longue période de harcèlement selon ses proches et notamment son épouse qui s'est constituée partie civile dans ce dossier.
Le commandant de cette CRS, basée à Illzach près de Mulhouse, Sylvain F. a été mis en examen ce mercredi pour provocation au suicide par harcèlement moral, dans le cadre de cette enquête révèle Le Point. L'officier de police a été laissé libre sous contrôle judiciaire par le juge d'instruction avec l'interdiction de se rendre dans les locaux de la CRS et interdiction d’exercer une fonction de commandement.
Des tensions à la suite d'un accident
Aurélien M. avait été affecté à la CRS 38 en 2010. Avec l'arrivée du commandant Sylvain F., l'ambiance dans le service se serait rapidement dégradée. La hiérarchie n'aurait notamment pas tenu compte de la fatigue de ses effectifs après les attentats de 2015, alors que la CRS avait participé à la traque des frères Kouachi, à Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne).
Durant un exercice, le défunt qui était formateur au tir, avait accidentellement blessé un de ses collègues. Son arme était chargée à blanc mais une munition en plastique s'était glissée dans le chargeur. Le policier avait été mis hors de cause, mais le commandant Sylvain F. aurait cherché à le rendre responsable de cet accident. Les relations entre les deux fonctionnaires s'étaient alors tendues décrit l’hebdomadaire.
Un suicide dans l'Essonne et deux enquêtes en cours
Deux enquêtes internes ont été ouvertes dans l'Essonne suite au suicide du policier expérimenté Stéphane P., 49 ans, en mai dernier, qui était le plus médaillé du département. Celui qui était appelé « Captain America » par ses collègues, était affecté au centre régional de formation (CRF) à Draveil, après avoir passé 23 ans au SOP (Service d’ordre public) de Grigny, qui regroupe plusieurs unités départementales comme la BAC ou la CSI.
Depuis la disparition de Stéphane P., des policiers du SOP ont fait part d'un climat "détestable" dans ce service ainsi que des « méthodes inacceptables » de la hiérarchie, jusqu’à évoquer du harcèlement moral ou des insultes.