Suicide d’une directrice d'école victime de harcèlement homophobe dans le Cantal : deux enquêtes ouvertes

Le suicide de Caroline Grandjean, directrice d’école dans le Cantal victime de harcèlement homophobes et de menaces, a conduit à l’ouverture de deux enquêtes distinctes : l’une judiciaire, l’autre administrative ordonnée par la ministre de l’Éducation nationale.
Suicide d’une directrice d'école victime de harcèlement homophobe dans le Cantal : deux enquêtes ouvertes
Élisabeth Borne à Paris, le 23 novembre 2023. (Antonin Albert / Shutterstock)
Par Actu17
Le mercredi 3 septembre 2025 à 11:36

Caroline Grandjean, directrice d’école dans le Cantal, s’est suicidée lundi matin. Victime depuis plusieurs années d’insultes et de menaces homophobes, le parquet d’Aurillac avait ouvert une enquête sur les menaces et injures homophobes visant l’enseignante, classée sans suite en mars 2025.

Âgée de 42 ans, Caroline Grandjean dirigeait l’école primaire de Moussages (Cantal). Elle a été retrouvée sans vie par les gendarmes en contrebas d’un site escarpé à Anglards-de-Salers, situé à une dizaine de kilomètres. Selon une source de la gendarmerie, la directrice avait prévenu les secours avant de passer à l’acte, mais le temps que les militaires interviennent, il était déjà trop tard. La Brigade de recherches de Saint-Valmeroux est chargée de l’enquête.

Le parquet d’Aurillac a ouvert une enquête "en recherche des causes de la mort" afin de recueillir les témoignages et permettre à la famille d’apporter tous les éléments nécessaires. La procureure Sandrine Delorme a précisé qu’"aucun écrit n’a pour l’heure été retrouvé".

Enquête administrative ouverte

De son côté, la ministre de l’Éducation nationale a décidé de saisir l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche pour "faire la lumière sur ce drame" et "pour réaliser une enquête administrative". Dans un communiqué, le ministère a assuré que "face aux actes de harcèlement homophobe et de menaces dont elle a été victime, des mesures d’accompagnement avaient été mises en place par l’institution, notamment l’octroi de la protection fonctionnelle, un signalement au procureur, et l’activation de dispositifs de soutien. Ces démarches avaient permis d’élaborer un nouveau projet professionnel pour cette rentrée".

«Une figure respectée du Cantal»

Caroline Grandjean avait déjà été arrêtée temporairement par son médecin après la découverte de tags et d’une lettre anonyme contenant des menaces de mort liées à son orientation sexuelle durant l’année scolaire 2023-2024. Elle avait ensuite repris son activité, avant d’être de nouveau en arrêt depuis avril 2025. Le rectorat de Clermont-Ferrand, qui préparait son retour en tenant compte de ses souhaits, a salué la mémoire d’"une figure respectée du Cantal" et "reconnue pour son engagement".