Cyberattaque au ministère de l'Intérieur : des fichiers confidentiels consultés et extraits

Le ministère de l’Intérieur a été la cible d'une cyberattaque ayant permis l'accès à plusieurs fichiers sensibles, dont certains ont été extraits. Une enquête judiciaire et une procédure administrative interne sont en cours pour déterminer l'ampleur de la compromission.
Cyberattaque au ministère de l'Intérieur : des fichiers confidentiels consultés et extraits
L'entrée principale du ministère de l'Intérieur à Paris. (Illustration / Shutterstock)
Par Actu17
Le mercredi 17 décembre 2025 à 16:21 - MAJ mercredi 17 décembre 2025 à 18:41

Une cyberattaque a visé le ministère de l'Intérieur. Plusieurs fichiers confidentiels ont été consultés et extractés, selon les déclarations du ministre Laurent Nuñez. Une enquête a été ouverte et la CNIL a été saisie.

Le ministre a confirmé ce mercredi matin à franceinfo que le ministère "a fait l'objet d'une intrusion malveillante il y a quelques jours". Il précise qu'il s'agit "d'un individu ou d'un groupe d'individus" qui s'est introduit dans les systèmes du ministère "pendant plusieurs jours" en "utilisant les messageries". "C'est un acte grave", a estimé l'ancien préfet de police de Paris, ajoutant que le ou les auteurs se sont introduits "à partir de certaines boîtes [de messagerie] professionnelles, il a pu récupérer des codes d'accès".

Le ministre détaille le mode opératoire, indiquant que l'accès a été rendu possible par "des mots de passe qui n'auraient pas dû être échangés sur des messageries, en clair". Il déplore également "des imprudences" au sein du ministère. Les enquêteurs poursuivent leurs investigations pour déterminer la durée exacte de la compromission et la méthode utilisée pour contourner les protections internes.

«On ne connaît pas encore l'ampleur de la compromission»

Concernant les données consultées, Laurent Nuñez affirme que le hacker "a pu consulter un certain nombre de fichiers importants pour nous", notamment le Traitement des antécédents judiciaires (TAJ) et le Fichier des personnes recherchées (FPR). Le ministre précise aussi que "quelques dizaines de fichiers" confidentiels ont été "extraits". "On ne connaît pas encore l'ampleur de la compromission, on ne sait pas ce qui a été extrait : à date, quelques dizaines de fichiers ont pu être sortis du système mais on parle de millions de données", ajoutant également qu'"on ne connaît pas l'ampleur des compromissions".

Interrogé sur les conséquences, Laurent Nuñez explique qu'il ne peut "absolument pas dire si ça va compromettre des enquêtes ou pas", mais il affirme que "ça ne met pas en danger la vie de nos compatriotes". Il précise en outre ne pas avoir "reçu de demande de rançon".

"On continue à investiguer […] on a saisi immédiatement la justice, on a saisi la CNIL, la Commission nationale de l'informatique et des libertés comme la loi nous l'impose et puis il y a une enquête administrative que j'ai demandée", a détaillé le ministre.