Le mardi 9 février 2021 à 18:51
C'est une situation à peine croyable. Mais pourtant, les squatteurs ne peuvent être expulsés a confirmé la justice. Roland, 88 ans, n'a plus aucun accès à sa maison de Toulouse, située sur l'avenue de Fronton et ce, depuis le mois de septembre. L'affaire a été révélée ce dimanche par La Dépêche, dont l'octogénaire est un ancien salarié. L'homme fait des allers-retours depuis plusieurs mois entre sa maison et un appartement situé dans un département voisin, pour être plus proche de sa femme, Odile, qui vit en Ehpad.
Il revenait chaque semaine à Toulouse pour se reposer et sa maison était entretenue par une aide ménagère. Mais le 26 septembre, cette dernière n'a pas pu accéder au logement. Les serrures avaient été changées et quatre ou cinq individus s'étaient installés dans la maison.
Roland et sa fille Diane ont déposé plainte au commissariat. Oui mais la situation est bien plus complexe. Les squatteurs étaient déjà installés depuis plus de 48 heures et il n'est pas possible d'expulser ces personnes durant la trêve hivernale. Elle se termine d'habitude le 1er avril mais cette année, elle a été prolongée jusqu'au 1er juin en raison de la crise sanitaire du Covid-19. La procédure intentait en justice n'a rien changé.
"Ils m'ont pris ma maison, celle où j'ai grandi et fondé ma famille"
La maison est équipé en électroménager et il y a également des objets personnels du couple et les vêtements de Roland. "Ils m'ont pris ma maison, celle où j'ai grandi et fondé ma famille", déplore l'octogénaire, auprès du quotidien régional. L'habitant comptait justement revendre sa maison pour pouvoir rejoindre sa femme en Ehpad. "Sans la vente de ma maison, je suis bloqué", déplore-t-il. "Je ne sais pas comment je vais faire si au mois de juin ces messieurs ne s'en vont pas et si je ne peux pas vendre la maison. J'aimerais finir mes jours auprès de mon épouse, depuis 65 ans qu'on est ensemble, vous vous rendez compte", a déclaré Roland à RTL. "Il n'y a pas de justice, c'est affreux."
Le cabinet d'Emmanuelle Wargon, ministre du Logement, a précisé au Figaro être "entrés en contact avec la famille, pour trouver une solution".Selon le quotidien, la justice a estimé que la maison squatté n'était pas la résidence principale du propriétaire et n'a pas « retenu le caractère d'urgence de l'évacuation forcée de la maison », étant donné que la vente de celle-ci n'est pas imminente. En outre, la justice aurait estimé que la situation financière du couple permettait de financer la maison de retraite, pour l'épouse de Roland.
Un rassemblement devant la maison et des tensions
Ce mardi, une dizaine de personnes se sont réunies devant la maison de Roland pour réclamer le départ des squatteurs. Dans le même temps, une vingtaine de personnes se sont elles aussi rassemblées pour soutenir les occupants de la maison. La situation s'est tendue et la police a dû intervenir pour séparer les deux groupes rapporte La Dépêche.
La situation se tend. Les personnes venues soutenir Roland essaye d’échanger avec les squatteurs... pic.twitter.com/fCuuiAlDRc
— France Bleu Occitanie (@bleuoccitanie) February 9, 2021
Un autre rassemblement serait prévu mercredi matin. La famille de Roland appelle au respect et au calme.
Une cagnotte ouverte
L'ancien rugbyman international Grégory Lamboley, a lancé une cagnotte sur la plateforme Leetchi, pour soutenir l'octogénaire. Ce mardi soir, près de 130 personnes y avaient déjà participé et près de 2600 euros avaient été récoltés. Vous pouvez accéder à la cagnotte ici.