Le mercredi 31 juillet 2019 à 18:46 - MAJ mercredi 31 juillet 2019 à 20:04
Trois individus ont été interpellés le 23 juillet dernier par les enquêteurs de la sous-direction antiterroriste (SDAT) et ont été mis en examen 72 heures plus tard. Parmi eux, deux hommes qui étaient actuellement incarcérés au centre pénitentiaire de Châteaudun (Eure-et-Loir) et à la maison centrale de Saint-Maur (Indre). Le troisième avait été remis en liberté en début d'année après avoir purgé sa peine de prison explique Le Parisien.
Même si à ce stade de l'enquête le projet des trois hommes reste à déterminer avec précision, les policiers disposent déjà de nombreux éléments qui ont permis la mise en examen des suspects pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle ». Des armes artisanales et un miroir brisé en plexiglas ont été saisis dans les cellules des deux mis en cause.
En outre, les enquêteurs savent que plusieurs cibles différentes ont été évoquées par ces derniers en dehors du personnel pénitentiaire, notamment des sites institutionnels ou encore des passants.
L'un devait sortir de prison dans quelques jours
Le premier suspect que nous appellerons Karim devait sortir de prison en août prochain. Il avait écopé d'une peine de 6 ans de prison pour avoir séjourné brièvement en Syrie en 2014, où il avait rejoint les rangs du Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, raconte le journal francilien. Il avait finalement décidé de revenir en France, avant d'être interpellé et écroué. L'homme avait récemment réussi les examens pour s'inscrire à l'université.
Un converti ultra-prosélyte présenté comme le "cerveau" du trio
Le second suspect serait l'organisateur de ce projet terroriste. L'homme qui est un converti ultra-prosélyte, que nous avons choisi d'appeler Nicolas, avait été écroué après une condamnation pour "apologie du terrorisme".
Il était jusqu'ici bien connu pour être l'auteur de nombreux incidents en prison et a été changé d'établissement régulièrement. Le détenu avait fait connaissance des deux autres suspects lors de son séjour derrière les barreaux. Il a d'ailleurs fait l'objet d'une surveillance des services du bureau central du renseignement pénitentiaire (BCRP), qui avait mis sa cellule sur écoute, toujours selon le quotidien.
Nicolas aurait alors orienté Karim vers un homme censé lui fournir des armes dès sa libération, qui devait intervenir dans quelques jours. Toutefois, les enregistrements n'ont pas permis aux enquêteurs de déterminer un projet terroriste précis de la part du suspect.
Un ancien légionnaire radicalisé
Karim devait ensuite retrouver le troisième mis en cause, une fois qu'il aurait retrouvé la liberté. Un homme que nous appellerons Christophe, qui est ancien légionnaire âgé de 21 ans, décrit comme radicalisé et prosélyte.
Les trois suspects placés en garde à vue ont été mis en examen et ont été écroués. L'information judiciaire va permettre aux enquêteurs d'en savoir plus sur les projets terroristes des trois hommes.
"C'était un projet, nous n'étions pas sur un niveau de risque particulièrement élevé", a déclaré ce mercredi soir le ministère de l'Intérieur Christophe Castaner au sujet de cette affaire.