Un ancien militaire radicalisé mis en examen pour un projet de départ vers la Syrie

Manuel B., ancien militaire français radié en 2014, a été mis en examen et placé en détention provisoire pour association de malfaiteurs terroriste. Il est soupçonné d’avoir voulu rejoindre un groupe djihadiste en Syrie.
Un ancien militaire radicalisé mis en examen pour un projet de départ vers la Syrie
Illustration. (Sergey Novikov / Shutterstock)
Par Actu17
Le vendredi 9 mai 2025 à 20:17

Un ancien militaire français a été mis en examen le 29 avril dernier pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, a indiqué ce vendredi le parquet national antiterroriste (PNAT), confirmant une information du Figaro. Manuel B., né en 1984, a été placé en détention provisoire. Il est soupçonné d’avoir tenté de rejoindre un groupe djihadiste en Syrie.

Radié de l’armée en 2014 après neuf ans de service, Manuel B. faisait l’objet d’une surveillance continue de la part des services de renseignement. Ancien membre d’une unité du Génie, il se serait converti à l’islam radical lors d’une mission à Djibouti en 2008, précisent nos confrères. De retour en France, il est identifié comme une figure de l’islamisme radical à Angers (Maine-et-Loire), où il anime un petit groupe s’adonnant à des entraînements de type paramilitaire.

À la suite des attentats du 13 novembre 2015, Manuel B. est visé par une perquisition administrative, puis placé en assignation à résidence jusqu’en février 2016. En mars de la même année, il tente de rejoindre le Maroc avec sa femme et sa fille, dans le cadre d’une hijra (départ en terre islamique, ndlr).

Interpellé dès son arrivée, il est trouvé en possession de couteaux, d’une machette, de canifs, d’une matraque, d’une cagoule et d’une petite bonbonne de gaz. Les policiers découvrent à son domicile un pistolet à air comprimé, des munitions, plusieurs armes blanches ainsi que des ouvrages religieux et des manuels sur les explosifs. Il est condamné à quatre ans de prison ferme, puis à deux ans dont un avec sursis en appel. À sa libération, il est expulsé vers la France.

Arrêté en Jordanie

À la mi-avril 2025, Manuel B. quitte de nouveau la France. Il transite par l’Italie, l’Arabie saoudite, puis la Jordanie, où il est interpellé le 21 avril. Expulsé vers le Liban, il est finalement arrêté à sa descente d’avion alors qu’il tente de regagner la France. Il est soupçonné d’avoir voulu rejoindre la katiba d’Omar Diaby, alias Omar Omsen, un djihadiste français installé depuis 2013 dans le nord-ouest de la Syrie. Ce groupe, baptisé Firqatul Ghuraba ("la brigade des étrangers"), regrouperait une cinquantaine de combattants, et est décrit comme une entité au comportement quasi sectaire, retranchée à la frontière turco-syrienne.

Selon les enquêteurs, Manuel B. aurait eu des enfants d’un premier mariage au sein de ce groupe, et affirme avoir seulement voulu rejoindre sa progéniture.