Le lundi 28 février 2022 à 14:20
La scène est d’une rare violence et a laissé sous le choc une jeune avocate pénaliste. Les faits se sont déroulés le 22 février, vers 09h40, non loin de la place de l’Étoile à Paris. Pauline* se trouve dans le hall de l’immeuble de son cabinet lorsqu’elle s’apprête à monter dans l’ascenseur. Un homme d’un certain âge la dépasse avant de monter avant elle. Mais ce dernier en ressort finalement alors que la jeune femme, qui est au téléphone, fait mine d’y entrer. L’homme aurait ensuite bredouillé quelques mots à l’adresse de l’avocate, sur ton ironique, avant de remonter dans l’ascenseur et de refermer la porte sous le nez de la jeune femme.
Selon cette dernière, juste avant de s’engouffrer dans l’ascenseur, il l’aurait également, tout en marmonnant, traité de « petite c… ». Guère impressionnée, l’avocate rouvre la porte et demande des explications à celui qui lui fait face. Mais en guise de réponse, ce dernier la repousse des deux mains avant de lui claquer une gifle au visage. La jeune femme le traite alors de « fou » et lui conseille même de « se faire interner ». Des paroles qui n’ont pas apaisé le comportement de son agresseur. Bien au contraire. Ce dernier lui décoche alors un coup de poing en plein visage ! La victime lui indique aussi sec qu’elle va appeler la police avant de voir deux nouveaux coups de poing s’abattre sur sa tête. Elle tente de parer les coups, puis essaye de lui lancer son café, qu’elle tient dans une main, au visage, mais le couvercle reste fixé au gobelet.
Alertée par les cris de l’avocate, la gardienne de l’immeuble se porte à son secours avant de la conduire dans sa loge. Quelques minutes plus tard, une patrouille de police se rend sur place. Les policiers relèvent l’identité de la victime ainsi que celle de son agresseur présumé, avant de quitter les lieux. Choquée et le visage en sang, la jeune pénaliste apprend que l’homme qui a fait montre d’un tel déchaînement de violences habite l’immeuble dans lequel se trouve son cabinet. Ce dernier a même exercé pendant de longues années comme expert dans le domaine de l’immobilier près de la cour d’appel de Paris. « Il est aujourd’hui âgé de plus de 80 ans et n’exerce plus en son nom mais il a été l’un des experts judiciaires parisiens les plus renommés en matière de litige immobilier. Cet accès de violence est assez incompréhensible », confie une source proche de l’affaire.
Cinq jours d'ITT
Examinée par un médecin des urgences médico-judiciaires, la jeune pénaliste, qui a déposé plainte, s’est vue prescrire cinq jours d’interruption totale de travail (ITT) et souffre d’une plaie et d’un hématome à l’œil gauche. Elle s’est dit aussi « terrorisée » à l’idée de recroiser son agresseur sur son lieu de travail.
« Cette agression met aussi en lumière le fait que si une jeune femme est agressée et qu’elle ne se voit pas délivrer une ITT de 8 jours, son agresseur n’encourt qu’une peine d’amende. Et il n’y a aucun moyen juridique pour l’empêcher de s’approcher de sa victime », poursuit la même source.
Contacté, l’avocat de la victime, Me Paul Sin Chan, n'a pas souhaité réagir.
* Le prénom de la victime a été modifié.