Le lundi 4 juillet 2022 à 12:57
Le commissariat de Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne) a de nouveau été la cible d'une attaque ce dimanche soir par une cinquantaine de personnes, peu avant 21 heures. Une source policière évoque la présence de "80 individus". L'un des agresseurs présumés a pu être interpellé, il a été placé en garde à vue.
L'affaire aurait débuté par une rixe durant un match de football, dans la cité du Bois-l'Abbé, rue Rodin, non loin du commissariat. Dans le même temps, un équipage de police a interpellé un suspect. Alors que les fonctionnaires étaient sur le point de l'asseoir dans leur véhicule, ce dernier aurait simulé un malaise. "Les protagonistes de la rixe ont visiblement pensé que les policiers venaient de rouer de coups l'interpellé, ce qui n'était pas le cas", expose une source policière.
Peu après, le commissariat a été pris pour cible. Les agresseurs ont lancé des projectiles sur le bâtiment et ont tiré des mortiers d'artifice. Les forces de l'ordre ont répliqué par une dizaine de grenades lacrymogènes.
«Cela devient de la violence gratuite»
"Tout ça devient vraiment inquiétant", réagit Reda Belhaj, secrétaire départemental du syndicat Unité SGP Police FO. "C'est la deuxième attaque visant ce commissariat, en l'espace de 15 jours. Cela devient de la violence gratuite. Il y a de moins en moins d'effectifs et de plus en plus d'attaques. On ne peut pas accepter que nos collègues ne puissent travailler en sécurité", poursuit-il, félicitant les policiers de la brigade anticriminalité de nuit (BAC 94N) pour leur interpellation.
Le commissariat de Champigny avait en effet déjà été attaqué le 19 juin dernier, suite à une triple interpellation lors d'un refus d'obtempérer qui avait dégénéré. Une précédente attaque avait eu lieu en octobre 2020.
Une «défiance quotidienne»
"Les attaques du commissariat de Champigny sont malheureusement régulières", déplore Loïc Walder, délégué national du syndicat UNSA Police. "La récurrence des ces attaques témoigne de la défiance quotidienne qui s’installe à l’encontre des force de l’ordre dans certains quartiers. Nos collègues, confrontés à cette situation depuis un moment, sont sous tension. Un ambitieux renforcement des effectifs doit être mis en place rapidement".