Le mardi 22 avril 2025 à 16:24
Dans la nuit de dimanche à lundi, deux habitations situées dans un quartier pavillonnaire de Villefontaine (Isère), où résident plusieurs agents de l’administration pénitentiaire, ont été la cible de tirs et de cocktails Molotov. Aucun blessé n’est à déplorer, mais les dégâts matériels sont importants.
Les faits se sont produits peu avant 3 heures du matin, indique Le Dauphiné. Sur une vidéo de huit secondes diffusée sur les réseaux sociaux, on voit un individu encagoulé tirer à l’arme automatique sur la façade d’une maison dont la porte est déjà en feu. Une seconde maison est ensuite visée par la même méthode. Les tirs, effectués à l’aide d’une arme de calibre 9 mm selon les premières constatations des gendarmes, ont traversé volets et fenêtres, des douilles ayant été retrouvées sur les lieux.
«1 000 euros pour toute adresse de surveillant donnée»
L’inscription "DDPF" pour "Défense des prisonniers français" figure sur les murs ainsi que dans une vidéo de revendication publiée en ligne. Cette dernière affiche un message explicite : "1 000 euros pour toute adresse de surveillant donnée, 2 000 euros pour chaque adresse de chef ou gradé, 5 000 euros pour une adresse de directeur de prison. Et merci au personnel pénitentiaire de vendre leurs collègues pour une poignée de billet".
La première maison visée n’abritait pourtant pas un agent de l’administration pénitentiaire, mais un couple de sexagénaires sans aucun lien avec ce milieu. La seconde habitation avait été occupée trois ans auparavant par une surveillante affectée à la maison d’arrêt de Corbas (Rhône).
Des véhicules incendiés à Corbas
Dans la même nuit, des véhicules de l’administration pénitentiaire ont été incendiés à Corbas, laissant penser à une action coordonnée. Face à la gravité des faits, le parquet national antiterroriste (PNAT) s'est saisi de l’affaire. L’enquête a été confiée à la Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS) de Lyon, pour "participation à une association de malfaiteurs terroriste en vue de crime contre les personnes", "tentative d’assassinat sur personne dépositaire de l’autorité publique en relation avec une entreprise terroriste" et "dégradation ou détérioration en bande organisée du bien d’autrui par un moyen dangereux pour les personnes en relation avec une entreprise terroriste".
"Il n’y a pas eu de blessés mais ces faits constituent des intimidations contre la République au moment où nous remettons de l’autorité et de l’ordre dans nos prisons. C’est un moment difficile, mais indispensable pour l’État et ses agents", a déclaré Gérald Darmanin, le ministre de la Justice.
"Les individus ont ciblé par erreur une habitation. Heureusement, personne n’est blessé mais être réveillé en pleine nuit dans de telles circonstances est un choc terrible", a confié Coralie Mary, représentante de l’UFAP-UNSA de Saint-Quentin-Fallavier, au quotidien régional. Elle alerte sur l’impact de ces actes sur les personnels : "La multiplication de ce que l’on peut qualifier d’attentats pèse très lourd sur le moral des personnels et de leurs familles".
L’organisation FO Justice a confirmé sur les réseaux sociaux que "par erreur, les agresseurs ont en réalité ciblé le domicile d’un voisin, croyant viser notre collègue".