Le vendredi 8 mars 2024 à 06:30 - MAJ vendredi 8 mars 2024 à 07:05
Une enquête de longue haleine concernant la disparition d'un homme de 30 ans, en 2014, a abouti à la macabre découverte de son corps dans les Yvelines, recouvert de chaux dans un bois, ce mercredi 6 mars, a appris Actu17, confirmant une information du JDD. Le dénouement de cette affaire a eu lieu lorsque trois anciens employés de la victime, embauchés sans contrat pour des travaux dans sa résidence en construction à Cormeilles-en-Parisis (Val-d'Oise), ont avoué le meurtre. Ils ont été mis en examen à Pontoise samedi 2 mars avant d'être placés en détention provisoire, et ont fourni des indications cruciales permettant de localiser la dépouille.
Les recherches menées au Mesnil-le-Roi se sont étendues sur une zone allant de 300 à 400 mètres carrés et ont nécessité quatre jours d'efforts intensifs. L'affaire avait initialement débuté le 8 novembre 2014, lorsque le frère de la victime avait alerté les forces de l'ordre de sa disparition inquiétante. Le trentenaire n'avait pas rejoint sa compagne pour un dîner prévu et son téléphone portable avait cessé de fonctionner quatre jours auparavant.
Le rôle clé d'un téléphone
Les trois ouvriers, qui sont les derniers à avoir vu la victime vivante, avaient d'abord décrit le disparu comme un employeur violent et colérique, retardant le paiement de leurs salaires depuis plusieurs mois. Faute de preuves concluantes, l'enquête avait stagné jusqu'à sa réouverture en 2023.
C'est ainsi que les enquêteurs ont exploité un téléphone censé appartenir à la victime, qui a été remis par sa famille. Il s'est avéré que le téléphone appartenait en réalité... à l'un des trois employés. Des messages évoquant sa situation financière difficile et son souhait de se procurer "un pistolet 9 mm" et un "pistolet à barillet", ont été découverts.
Tué d'une balle dans la tête et enterré
Cette piste a conduit aux interpellations, le 27 février 2024, de six suspects, dont les trois ouvriers. Ces derniers ont avoué avoir tendu un piège à leur employeur sur la bande d'arrêt d'urgence d'une autoroute, le tuant d'une balle dans la tête, avant d'enterrer son corps dans un bois du Mesnil-le-Roi. Pour justifier le meurtre, l'un des suspects a déclaré durant ses auditions que la victime l'avait contraint, lui et ses deux amis, à travailler gratuitement dans le chantier pour rembourser une dette, étant donné qu'il ne pouvait pas payer.
Les enquêteurs de la Division de la criminalité organisée (DCOS) du Service interdépartemental de police judiciaire (SIPJ) du Val-d'Oise, en charge du dossier, ont passé quatre jours à fouiller cette immense zone dans ce bois du Mesnil-le-Roi, à l'aide notamment de plusieurs pelleteuses. Les experts de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) ont participé aux investigations.