17 blessés dans une fusillade dans le métro à New York : ce que l'on sait

L'auteur des tirs est recherché par la police. Il a agi avec un masque à gaz et un "gilet vert de chantier". La piste d'un acte terroriste est exclue à ce stade.
17 blessés dans une fusillade dans le métro à New York : ce que l'on sait
Près de la station de métro où des tirs ont blessé plusieurs personnes le 12 avril 2022 à Brooklyn. (AFP)
Par Actu17 avec AFP
Le mardi 12 avril 2022 à 20:33 - MAJ mercredi 13 avril 2022 à 01:21

La police de New York était lancée mardi à la poursuite d'un homme portant un masque à gaz qui a semé le chaos dans le métro, au matin à l'heure de pointe, en déclenchant un engin fumigène avant d'ouvrir le feu, faisant 17 blessés dont dix par balle.

"Cette personne est dangereuse", a mis en garde la gouverneure de l’État de New York, Kathy Hochul, en appelant la population à la plus grande prudence. Dix heures après la fusillade, le suspect était toujours en fuite. A 08h24 (12h24 GMT), à l'heure où les rames de métro de la mégapole américaine sont bondées, "alors que le train entrait en gare, l'individu a mis un masque à gaz. Il a ensuite ouvert une bonbonne qui était dans son sac et la voiture (du métro) s'est remplie de fumée. Après cela, il a commencé à tirer", a décrit la cheffe de la police de New York, Keechant Sewell. Elle a exclu à ce stade "un acte de terrorisme".

Selon les pompiers, dix personnes sur 17 blessés ont été touchées par balle, mais aucune n'était en danger de mort à la mi-journée, a précisé Keechant Sewell. Devant la presse réunie au-dessus de la station de métro de Brooklyn, elle a décrit le suspect comme "un homme noir" mesurant environ 1,65 m, "de forte corpulence", portant un "gilet vert de chantier" et un sweat-shirt à capuche gris. Des photos et vidéos amateurs ont montré des flaques de sang et des personnes gisant sur le plancher d'une rame de métro, ainsi que sur le quai de la station "36th Street".

"Planifié"

Arrivé dans la station à ce moment-là, "j'ai vu un nuage de fumée, j'ai vu des gens dans le chaos, allongés par terre, trois personnes au sol. Immédiatement, je me suis dit qu'il fallait partir", a raconté à l'AFP un habitant de Brooklyn travaillant sur place, Threstan Ralph, 34 ans. "Les gens criaient "Que se passe-t-il ? Pourquoi il a tiré ?", je ne savais pas ce qui se passait", a-t-il ajouté.

Selon l'un des passagers, Yav Montano, qui s'exprimait sur CNN, "une grenade à fumée... une bombe a explosé, je dirais deux minutes avant que nous arrivions à la station". "On aurait dit que c'était planifié (...). On était coincés dans la rame (...), il y avait du sang sur le sol. Il y avait beaucoup de sang sur le sol", a ajouté cet homme.

Un important dispositif de sécurité a été déployé au niveau de la 36e rue et de la 4e avenue, dans le sud de Brooklyn, tout près du grand cimetière de Greenwood. Des ambulances, véhicules de pompiers et de la police sont arrivés en nombre. Plusieurs écoles de Brooklyn avaient annulé toute sortie de leurs élèves à l'extérieur dans l'immédiat.

"Épidémie" de violence par armes à feu

"Nous ne lâcherons rien tant que nous n'aurons pas trouvé l'auteur du crime", a lancé, lors d'un discours dans l'Iowa, le président américain Joe Biden. Il avait annoncé lundi de nouvelles mesures contre certaines des armes à feu qui prolifèrent aux États-Unis, et qui ont tué 45 000 personnes dans le pays en 2021, suicides inclus, selon l'organisation Gun Violence Archive. La Maison Blanche parle régulièrement d'une "épidémie".

L'attaque de mardi a eu lieu alors que la ville de New York elle-même a été confrontée à une hausse de la criminalité depuis la pandémie de Covid-19, le nombre d'homicides passant de 319 en 2019 à 488 en 2021, même si le bilan annuel reste bien en-deçà des plus de 2.000 par an enregistrés au début des années 1990.

Élu sur des promesses de sécurité, le nouveau maire démocrate de New York et ancien policier Eric Adams avait lancé fin janvier un plan de lutte contre la prolifération des armes à feu, après la mort de deux policiers tués par balle lors d'une intervention. Mais d'autres drames impliquant des armes à feu ont depuis fait la Une des médias.

"Nous en avons assez de lire les gros titres sur la criminalité, qu'il s'agisse de fusillades ou de la perte d'une adolescente ou d'un jeune de 13 ans. Cela doit s'arrêter", a lancé mardi la gouverneure, en allusion à plusieurs victimes récentes - dont des enfants - de fusillades ou de balles perdues. Pour le premier trimestre 2022, jusqu'à début avril, le nombre de fusillades et coups de feu à New York a augmenté de 260 à 296 par rapport à la même période de 2021, selon des chiffres de la police dévoilés la semaine dernière.