Le mercredi 1 février 2023 à 10:39 - MAJ mercredi 1 février 2023 à 13:14
C'est ce que la presse allemande a qualifié de "meurtre de sosie". Le 17 août dernier, un corps sans vie, présentant de multiples blessures à l'arme blanche, a été découvert à Ingolstadt, dans le sud de l'Allemagne. Les policiers ont d'abord identifié le corps comme étant celui de Sharaban K., une jeune femme irakienne de 23 ans qui travaille en tant qu'esthéticienne à Munich.
Mais l'autopsie réalisée le lendemain révèle que le corps est en réalité celui de Khadidja O., une blogueuse de mode, d'origine algérienne, âgée de 23 ans, qui vivait dans le Bade-Wurtemberg... et qui était un sosie de Sharaban. Les enquêteurs suspectent à partir de là un scénario machiavélique. L'enquête progresse rapidement. Dès le 19 août, Sheqir K., un homme d'origine kosovare, et Sharaban sont interpellés, étant soupçonnés d'être les auteurs de ce meurtre. Les médias allemands ont révélé qu'ils avaient contacté de nombreuses femmes qui ressemblaient à Sharaban, sur les réseaux sociaux, sans toutefois réussir à obtenir un rendez-vous.
Poignardée à plus de cinquante reprises
Khadidja a, elle, accepté de les rencontrer pour ce qui devait être un rendez-vous au sujet de produits cosmétiques. Une fois à bord de leur voiture, elle est amenée jusqu'à une zone boisée où elle aurait été invitée à descendre pour un faux prétexte, avant d'être poignardée à plus de cinquante reprises et complètement défigurée. La voiture a ensuite été stationnée à proximité du domicile des parents de Sharaban, qui, tard le soir, découvrent le corps. Ces derniers croient qu'ils sont devant le cadavre de leur "fille". Aux enquêteurs, plusieurs proches se trompent et affirment même qu'il s'agit bien du corps de la jeune irakienne de 23 ans, devant la forte ressemblance.
La police a précisé que l'arme du crime n'avait pas été retrouvée mais que "les preuves sont accablantes". "Les investigations nous ont amenés à supposer que l'accusée voulait se cacher en raison d'un conflit familial et qu'elle a simulé sa propre mort à cette fin", a souligné, Veronika Grieser, porte-parole du parquet d'Ingolstadt. Les deux suspects ont depuis été placés en détention provisoire.
Malgré l'absence de l'arme qui n'a pas été retrouvée, les preuves réunies par la police allemande sont nombreuses. Les deux suspects risquent une peine de prison à perpétuité.