Bruxelles : Un adolescent de 14 ans soupçonné d'un projet d'attentat dans une mosquée arrêté

Un adolescent de 14 ans a été arrêté jeudi 23 janvier à Bruxelles (Belgique). Il est soupçonné de préparer un attentat terroriste contre une mosquée, prévu pour le lendemain, jour de prière. Une perquisition à son domicile a permis de saisir des armes et du matériel informatique. Le parquet a requis son placement en centre fermé pour mineurs.
Bruxelles : Un adolescent de 14 ans soupçonné d'un projet d'attentat dans une mosquée arrêté
Illustration. (Tobias Arhelger/Adobe Stock)
Par Actu17
Le vendredi 24 janvier 2025 à 11:14

Un adolescent âgé de 14 ans a été interpellé ce jeudi 23 janvier à Bruxelles (Belgique). Il est soupçonné de préparer un attentat contre une mosquée, projet qui aurait dû se concrétiser le lendemain, vendredi 24 janvier, jour de prière. L’information a été confirmée par le parquet de Bruxelles, qui a indiqué dans un communiqué que le suspect "projetait de commettre un attentat contre une mosquée ce vendredi 24 janvier, jour de prière et d’affluence au sein des mosquées".

La police a été alertée mercredi, grâce à des "informations confidentielles déclassifiées", a précisé le parquet. Une perquisition a été menée dès l’aube au domicile de l’adolescent, permettant de saisir "des armes et du matériel informatique". Selon les médias locaux, les armes incluaient des couteaux et des compas. L’adolescent aurait planifié de viser la mosquée Annajah à Molenbeek, un quartier populaire de la capitale belge.

Le suspect, originaire d’Ukraine, est décrit comme un sympathisant de l’extrême droite. Le ministre de la Justice, Paul Van Tigchelt, a souligné que cette affaire reflète "le cauchemar" que représentent les jeunes radicalisés pour les forces de l’ordre. "Le processus de radicalisation de ces jeunes se développe beaucoup plus rapidement que par le passé", a-t-il déclaré, en évoquant l’influence croissante des réseaux sociaux dans la radicalisation en ligne.

Une tendance inquiétante

Selon un rapport publié par la Sûreté de l’État à la mi-janvier, près d’un tiers des individus impliqués dans des dossiers de terrorisme entre 2022 et 2024 étaient mineurs. "Entre 2022 et 2024, presque un tiers des personnes qui ont fomenté des projets d’attentats étaient âgées de moins de 18 ans. Le processus de radicalisation en ligne de ces jeunes est fulgurant", a relevé l’agence de renseignement belge.

Les dernières données de l’OCAM, l’agence d’analyse de la menace terroriste en Belgique, indiquent que 600 personnes sont actuellement fichées comme extrémistes, dont une majorité liée à la mouvance jihadiste. Une soixantaine sont surveillées pour leurs liens avec des mouvements d’extrême droite, sans distinction entre majeurs et mineurs.

«Les jeunes sont vulnérables aux influences extrémistes»

Le parquet a requis le placement du suspect dans un centre fermé pour mineurs (IPPJ) et l’a mis en examen pour "préparation d’un attentat terroriste". Après cette arrestation, le Conseil musulman de Belgique (CMB) a exprimé "sa profonde inquiétude" face à la radicalisation des mineurs, quelles que soient leurs idéologies. Esma Uçan, présidente du CMB, a réagi : "Cet incident met en lumière d’une manière tragique la menace de radicalisation parmi les mineurs d’âge. Le fait qu’un mineur puisse fomenter de tels projets montre combien les jeunes sont vulnérables aux influences extrémistes. Il est urgent de s’attaquer ensemble à ce problème".

Le CMB a plaidé pour une coopération accrue entre les écoles, les forces de l’ordre et les communautés religieuses, tout en insistant sur la nécessité de surveiller la radicalisation en ligne. Enfin, l’organisation a exhorté la population à signaler tout signe de radicalisation.

Le Conseil musulman a également rappelé l’importance de renforcer la sécurité autour des institutions religieuses en Belgique, tout en appelant à une vigilance collective. Le ministre de la Justice a pour sa part qualifié cette affaire de "révélatrice" des dangers liés à l’utilisation des réseaux sociaux par des jeunes influençables, soulignant que ce phénomène nécessite une réponse coordonnée.