Cambodge : Au moins 25 morts dans l'incendie d'un hôtel-casino, les recherches en cours

Les recherches sont toujours en cours ce vendredi pour retrouve d'éventuelles victimes supplémentaires après un violent incendie dans un hôtel-casino, au Cambodge. Le bilan provisoire fait état d'au moins 25 morts.
Cambodge : Au moins 25 morts dans l'incendie d'un hôtel-casino, les recherches en cours
Les ruines de l'hôtel casino Grand Diamond City, dévasté par un incendie à Poipet, au Cambodge, le 30 décembre 2022. (AFP)
Par Actu17 avec AFP
Le vendredi 30 décembre 2022 à 11:59

Au moins 25 personnes ont trouvé la mort dans l'incendie d'un hôtel-casino au Cambodge, où une vaste opération de secours a repris vendredi, avec la crainte de retrouver de nouveaux corps sans vie sur ce site où se trouvaient plusieurs centaines de personnes au moment du drame.

"C'est une tragédie en cette période des fêtes de fin d'année", a réagi vendredi le Premier ministre cambodgien Hun Sen, depuis Kampot, dans le sud du Cambodge. "Nous continuons ce matin de rechercher des victimes. Il pourrait y avoir plus de corps", a-t-il ajouté, en précisant que "plus de 1000 clients et environ 500 employés" étaient au Grand Diamond City quand l'incendie s'est déclaré.

Le Grand Diamond City, un complexe de divertissement situé à Poipet, ville cambodgienne à la frontière de la Thaïlande, a pris feu dans la nuit de mercredi à jeudi. Le bilan ne cesse de grimper depuis jeudi, avec déjà 25 corps retrouvés selon le dernier bilan indiqué à l'AFP par Sek Sokhom, représentant de la province de Banteay Mean Chey. Le total pourrait encore s'alourdir avec la poursuite des opérations de recherche, qui doivent passer au crible le site.

Des centaines de secouristes cambodgiens et thaïlandais s'activaient dès l'aube autour de l'imposant complexe dont il ne reste que des pans de façades noircies par les flammes.

«Pas bien sécurisé»

Les recherches s'étendent désormais à certaines zones qui étaient inaccessibles la veille en raison de la fumée, a expliqué à l'AFP Jakkapong Ruengdech, un des responsables d'une équipe de secouristes thaïlandais. Des images prises au moment de l'incendie ont montré des personnes acculées sur des balcons ou au rebord des fenêtres pour échapper à des flammes de plusieurs mètres de haut.

Un secouriste thaïlandais a précisé à l'AFP que le feu s'était rapidement propagé dans l'hôtel-casino en raison de la présence de moquette. "J'avais la sensation depuis le début que cet endroit n'était pas bien sécurisé. Tout à l'intérieur était vieux", a déclaré à l'AFP Nueng, un employé thaïlandais de l'hôtel-casino, qui attend des nouvelles de son père, venu jouer, piégé à l'intérieur par les flammes. "Je l'ai appelé au téléphone et quand il n'a pas répondu, j'ai perdu espoir. Maintenant, je veux seulement avoir son corps", a-t-il dit.

Du côté thaïlandais, des familles endeuillées sont allées chercher des renseignements dans un centre d'accueil improvisé sur un parking. "Il était coincé à l'intérieur", a soupiré Keerati Keawwat, qui a perdu son fils âgé de 23 ans. "Je ne peux pas manger, et je n'ai dormi qu'une heure. Je suis bouleversée". Les autorités cambodgiennes n'ont pas évoqué pour le moment les causes de l'incendie.

Tout proche de la Thaïlande

Le Grand Diamond City se trouve à environ 200 mètres du poste-frontière, sur la route animée qui relie Bangkok à Siem Reap, ville touristique cambodgienne connue pour les temples d'Angkor situés à proximité. La loi interdit aux citoyens du Cambodge, l'un des pays les plus pauvres d'Asie, de participer à des jeux d'argent dans les casinos. Mais de nombreux casinos pour étrangers ont essaimé dans les villes frontalières, comme Poipet, où afflue une clientèle essentiellement thaïlandaise. Les casinos sont officiellement bannis en Thaïlande.

Dans ces endroits interlopes, où certaines activités jouent avec les limites de la légalité, règne une ambiance de Far West, a expliqué l'activiste cambodgien Virak Ou. "L'argent et les armes dominent les débats", a-t-il estimé, au détriment de la protection des employés et des règles de sécurité. "C'est hors de contrôle. Je n'ai jamais autorisé mes enfants à travailler là-bas", a témoigné Thitinun Thongging, une chauffeuse de tuk-tuk thaïlandaise qui travaille à la frontière.

Ces derniers mois, plusieurs incendies meurtriers dans des établissements de nuit, régulièrement soupçonnés de ne pas respecter les règles élémentaires de sécurité, se sont déclarés en Asie du Sud-Est.

En août, un feu dans une discothèque près de Pattaya, en Thaïlande, a fait 26 morts. Un mois plus tard, 32 personnes ont trouvé la mort dans l'incendie d'un bar karaoké dans la banlieue de Ho Chi Minh-Ville, au Vietnam.