Le jeudi 5 octobre 2023 à 10:35
Après des mois de tensions avec le régime militaire au Niger, l'état-major des armées françaises a annoncé que le retrait des troupes françaises au Niger débutera "dans la semaine". Cette décision survient alors que les autorités militaires nigériennes affirmaient récemment que la France n'était "pas dans une logique de quitter le Niger".
La relation entre la France et le Niger s'est tendue depuis le coup d'État de juillet dernier, qui a destitué le président élu Mohamed Bazoum, un allié clé de la France dans la région. Le président français Emmanuel Macron ne reconnaît pas le nouveau régime militaire dirigé par le général Abdourahamane Tiani. Ce dernier avait déclaré samedi dernier : "Le peuple nigérien va désormais dicter la forme des futures relations avec la France".
Selon l'état-major des armées françaises, le retrait se fera "en bon ordre, en sécurité et en coordination avec les Nigériens". L'opération devrait être terminée "avant la fin de l'année", permettant le retour des quelque 1400 militaires français actuellement déployés dans le pays sahélien.
Depuis 2013, le Niger a servi de plateforme de transit pour les opérations françaises au Mali, devenant ensuite le cœur du dispositif militaire français dans la région. Actuellement, environ 1000 soldats et aviateurs français sont basés à Niamey, la capitale du Niger, et 400 autres sont déployés à Ouallam et Ayorou dans la zone des "trois frontières" entre le Niger, le Burkina Faso, et le Mali. "Nous prenons les dispositions pour assurer la sécurité des gens engagés dans la manœuvre", a précisé l'état-major français.
Une semaine après le retour de l'ambassadeur français
Ce retrait intervient sur fond de dégradation sécuritaire au Niger, avec plusieurs attaques récentes ayant fait des dizaines de morts. Les militaires français déployés sur les bases avancées seront les premiers à être rapatriés, probablement avec un appui aérien pour garantir leur sécurité, notamment sur la route reliant les bases avancées à la capitale.
Cette décision de retrait survient également une semaine après le retour à Paris de l'ambassadeur français à Niamey, Sylvain Itté, dont l'expulsion avait été ordonnée par les autorités nigériennes. "Nous ferons ce qui est planifié, cela se déroulera conformément à la planification", assure l'état-major des armées, alors que la France semble marquer une pause dans ses relations avec le Niger, dans l'attente de voir comment évoluera la situation politique dans ce pays clé pour la stabilité de la région du Sahel.