Elle tue son sosie pour faire croire à sa propre mort, une femme jugée pour assassinat en Allemagne

Le procès de Sharaban K., une femme germano-irakienne de 24 ans, s'est ouvert ce mardi. Elle est accusée d'avoir assassiné Khadidja O., une blogueuse beauté algérienne de 23 ans, dans le but de simuler sa propre mort.
Elle tue son sosie pour faire croire à sa propre mort, une femme jugée pour assassinat en Allemagne
La suspecte, Shahraban K. (g), et la victime Khadidja O. (d). (DR)
Par Actu17
Le jeudi 18 janvier 2024 à 11:55

Le tribunal d'Ingolstadt, en Bavière (Allemagne), est depuis le 16 janvier 2024 le théâtre d'un procès hors du commun, celui de Sharaban K., une jeune femme germano-irakienne de 24 ans, accusée de l'assassinat de Khadidja O., son sosie. Ce fait divers, qualifié de "meurtre du sosie" par la presse, interpelle par sa complexité et sa préméditation.

Sharaban K. aurait, selon l'accusation, élaboré un plan machiavélique pour mettre fin à la vie de Khadidja O., une blogueuse beauté algérienne de 23 ans, afin de simuler sa propre disparition et échapper à ses problèmes personnels. La victime, résidant en Allemagne, a été attirée sous le prétexte d'un soin cosmétique gratuit offert par Sharaban K., qui partageait également sur les réseaux sociaux des conseils sur la mode et le maquillage.

L'enquête révèle que Sharaban K. avait ciblé plusieurs femmes lui ressemblant sur Instagram avant de se fixer sur Khadidja O., habitante de la ville de Heilbronn, dans le Land voisin de Bade-Wurtemberg. La victime a été conduite dans une zone boisée et y a été sauvagement assassinée à coups de couteau. Par la suite, son corps a été placé dans la voiture de l'accusée pour accréditer l'illusion de sa propre mort. La ressemblance frappante entre les deux femmes a été soulignée par les enquêteurs, à tel point que la famille de Sharaban K. a elle-même identifié à tort le corps comme étant celui de leur fille.

Elle encourt la perpétuité

Les avocats de la défense ont demandé la suspension du procès, invoquant une réception tardive de certains documents du dossier. Ce début de procès mouvementé reflète la complexité de l'affaire qui se déroule dans un contexte familial et communautaire tendu. Selon le magasine allemand Der Spiegel, Sharaban K. est membre de la communauté yézidie et avait eu des différends familiaux suite à sa séparation d'avec son mari. Elle avait même tenté de faire assassiner son beau-frère, qui s'opposait à cette séparation.

Le tribunal d'Ingolstadt est maintenant chargé de démêler les fils de cette affaire complexe et troublante. Sharaban K., jugée aux côtés de son complice présumé, fait face à des accusations graves qui, en cas de condamnation, encourt une peine de prison à perpétuité.