Le plus vieux condamné à mort du Texas va être exécuté sauf si son ultime recours est accepté

Carl Buntion a été condamné à mort pour avoir tué un policier par balle en 1990. Il avait déjà été condamné à treize reprises auparavant. Le septuagénaire doit être exécuté ce jeudi, sauf si son recours auprès de la Cour suprême des États-Unis est accepté.
Le plus vieux condamné à mort du Texas va être exécuté sauf si son ultime recours est accepté
Photo de Carl Buntion, plus vieux condamné à mort du Texas, fournie le 14 avril 2022 par les autorités du comté d'Harris. (Harris County District Attorney's Office/AFP)
Par Actu17 avec AFP
Le jeudi 21 avril 2022 à 17:58

Le Texas s'apprête à exécuter jeudi son plus vieux condamné à mort, Carl Buntion, 78 ans, reconnu coupable d'avoir tué un policier il y a plus de trente ans mais qui, plaident les opposants à la peine capitale, ne représente plus de danger pour la société.

Ses avocats ont déposé un ultime recours auprès de la Cour suprême des États-Unis. Si leur demande est rejetée, le septuagénaire sera mis à mort par injection létale après 18h00 locales. Ses défenseurs ne cherchent pas à prouver son innocence. Mais dans ce grand État du Sud conservateur, celui qui exécute le plus aux États-Unis, une personne ne peut être condamnée à la peine capitale que si un jury estime qu'elle représente un futur danger pour les autres.

Il «ne peut plus être dangereux»

Or, Carl Buntion, qui souffre notamment d'arthrose, de vertiges, d'hépatite et de cirrhose, "ne peut plus être dangereux", ont plaidé ses avocats dans un recours, depuis rejeté, auprès de la commission des grâces et des libérations conditionnelles du Texas. "Mercredi dernier, des responsables pénitentiaires ont emmené Carl Buntion à l'hôpital où il s'est plaint de douleurs à la poitrine. On lui a diagnostiqué une pneumonie. Sur le chemin de retour vers le couloir de la mort, la camionnette s'est brusquement arrêtée et Carl a été blessé à la tête", a par ailleurs tweeté Helen Prejean, une religieuse catholique connue pour son combat contre la peine capitale.

En juin 1990, cet homme, élevé par un père alcoolique et violent, avait déjà été condamné à 13 reprises et se trouvait en liberté conditionnelle pour une agression sexuelle sur un enfant. Lors d'une intervention pour une banale infraction routière à Houston, Carl Buntion avait tiré sur le policier James Irby et l'avait tué.

Condamné à la peine de mort, il avait vu ce verdict annulé en 2009 par la plus haute juridiction texane, qui avait estimé que la défense n'avait pas pu être correctement entendue par les jurés. Mais en 2012, il a de nouveau été condamné à la peine capitale. Carl Buntion est isolé dans sa cellule 23 heures par jour, depuis 20 ans.

L'an dernier, la Cour Suprême américaine a refusé de revenir sur sa condamnation, mais le juge progressiste Stephen Breyer a estimé que la durée de son confinement remettait "en cause la constitutionnalité de la peine de mort".