Le mercredi 28 avril 2021 à 15:43
C'est au moment d'interpeller des dealers présumés qu'un policier a été violemment agressé et frappé par de nombreux individus. Âgé de 32 ans, le fonctionnaire affecté au Groupe de soutien opérationnel (GSO) de Paris, une unité de la Compagnie départementale d’intervention (CSI), a échappé au pire ce lundi après-midi.
Il se trouvait avec ses collègues, en civil, dans la cité de la Capsulerie de Bagnolet, bien connue pour être un lieu abritant des trafics de stupéfiants. Un dispositif de surveillance avait été mis en place dans le but d'interpeller des suspects. Certains policiers étaient à pied, d'autres en deux-roues pour anticiper une fuite éventuelle d'un mis en cause. Les forces de l'ordre ont décidé de passer à l'action et le signal a été donné sur les ondes police.
"Tuez-le ! C'est un sale chien de flic !"
L'un des suspects a pris la fuite et un policier à moto est parti à sa poursuite. Il s'est alors retrouvé isolé dans la cité, face à de nombreux individus hostiles voulant en découdre. "Fumez-le ! Tuez-le ! C'est un sale chien de flic !", a hurlé l'un des agresseurs selon le récit du fonctionnaire qui a alors subi un déchaînement de violences. Il a été frappé, chutant de son deux-roues, puis s'est retrouvé au sol.
"J'ai reçu des pierres et des individus se sont placés devant moi en me mettant des coups de pied pour me faire chuter du scooter", détaille la victime dans sa plainte, déposée le lendemain matin.
Deux hommes interpellés
Assailli de coups de pied, notamment au niveau de la tête, le fonctionnaire a été protégé par son casque qui a été brisé. "Je me faisais lyncher au sol. Je continue à recevoir des coups de pied type pénalty pleine tête, je ne suis protégé que par mon casque de moto", raconte-t-il. "J'entends encore : on va te fumer, on va te crever, sale fils de pute, sale keuf", précise le policier, en décrivant le moment de son agression. Il estime qu'une dizaine d'individus l'ont frappé mais qu'ils étaient une vingtaine au total, autour de lui.
L'un de ses collègues est arrivé puis d'autres dans les secondes suivantes. "Une patrouille de la CSI 93 qui passait par là s'est rapidement rapprochée en voyant cette agression qui aurait pu être bien plus dramatique", souffle une source policière. La victime a pu être prise en charge par ses collègues et deux suspects ont été interpellés. Ils étaient toujours en garde à vue ce mercredi matin, pour violences en réunion sur personne dépositaire de l’autorité publique.
Le policier qui a été conduit à l'hôpital après cette agression, souffre de plaies au visage et d'une blessure au nez, mais également d'ecchymoses et de douleurs aux genoux et au dos. Son Incapacité totale de travail (ITT) n'est pas encore connue. Le commissariat de Bagnolet a été chargé des investigations.