25 ans après le meurtre de Ginette Naime dans le Var, un suspect mis en examen et écroué

Un homme de 61 ans a été mis en examen pour le meurtre de Ginette Naime, survenu en avril 2000 à Ollioules (Var). Cette affaire, restée non élucidée pendant 25 ans, a été relancée grâce au travail du Pôle national crimes sériels ou non élucidés, mobilisé depuis 2022.
25 ans après le meurtre de Ginette Naime dans le Var, un suspect mis en examen et écroué
Ginette Naime a été tuée le 13 avril 2000 à Ollioules, dans le Var.
Par Actu17
Le jeudi 16 janvier 2025 à 20:05

Un homme âgé de 61 ans a été mis en examen ce jeudi 16 janvier 2025 pour le meurtre de Ginette Naime, commis le 13 avril 2000 à Ollioules (Var). Ce dossier, longtemps resté non élucidé, a connu un nouvel élan grâce à l’intervention du Pôle national crimes sériels ou non élucidés (PCSNE).

Dans un communiqué ce jeudi, le procureur de la République de Nanterre, Pascal Prache, rappelle le long parcours judiciaire de cette affaire. "Le parquet de Toulon avait initialement ouvert une première information judiciaire dès le 28 avril 2000 pour assassinat, clôturée en 2008, puis une deuxième en 2016, clôturée en 2020". Les investigations menées à l’époque avaient principalement ciblé "l’environnement personnel et professionnel de la victime".

En mai 2023, une enquête préliminaire a été confiée à l’Office Central de Répression des Violences aux Personnes (OCRVP), permettant d’explorer de nouvelles pistes. Les enquêteurs ont privilégié l’hypothèse d’un suspect extérieur, "potentiellement motivé par l’appât du gain".

Le rôle d’un dispositif innovant

Le dispositif "En Quête d’Indices", lancé le 5 avril 2024, a joué un rôle essentiel dans la relance de l’enquête. Créé en collaboration avec le ministère de l’Intérieur et le ministère de la Justice, il vise à recueillir de nouvelles informations via des outils modernes de communication. "Une capsule vidéo", consacrée à l’affaire, "a été mise en ligne le 12 juin 2024" et reste accessible au public.

Selon le procureur, la reprise des investigations par l’OCRVP a été particulièrement minutieuse. "La nouvelle audition de plusieurs témoins des faits et la présentation de planches photographiques d’individus correspondant au signalement fourni par ceux-ci" ont conduit à l’identification d’un suspect. Cet homme, âgé de 61 ans et déjà connu des services de police et de justice, a été interpellé ce mardi à Toulon, à 07h45. Déféré deux jours plus tard devant le tribunal judiciaire de Nanterre, il a été présenté à un juge d’instruction du Pôle national crimes sériels ou non élucidés.

Une information judiciaire a été ouverte à son encontre pour "meurtre précédé, accompagné ou suivi d’un autre crime" et "extorsion avec arme". À l’issue de son interrogatoire de première comparution, le suspect a été mis en examen. Présenté à un juge des libertés et de la détention (JLD), il a été placé en détention provisoire.

Le succès du Pôle national crimes sériels ou non élucidés

Le procureur de la République de Nanterre souligne l’importance du travail accompli par le PCSNE depuis sa création le 1er mars 2022. "Sur 431 procédures signalées au parquet du pôle, 116 ont donné lieu à une saisine", dont 13 relatives à des parcours criminels. "97 procédures sont diligentées par des juges d’instruction et 19 procédures sont des enquêtes préliminaires suivies par le parquet".

Le communiqué précise également que "les informations judiciaires en cours au pôle comptent 11 personnes mises en examen, dont 6 depuis la création du pôle". Enfin, Pascal Prache rappelle une condamnation marquante, survenue avant la création du PCSNE : "L’une de ces personnes mises en examen avant la saisine du pôle, Monique Olivier, a été condamnée par la cour d’assises des Hauts-de-Seine le 19 décembre 2023, dans les trois dossiers Mouzin, Parrish et Domece".