Affaire Geneviève Legay : six mois avec sursis pour le commissaire qui a ordonné la charge contre la «Gilet jaune»

Le commissaire Rabah Souchi a été condamné à six mois de prison avec sursis ce vendredi pour "complicité de violence par une personne dépositaire de l'autorité publique" après une charge policière lors d'une manifestation de "Gilets jaunes" à Nice en 2019, ayant blessé la militante Geneviève Legay.
Affaire Geneviève Legay : six mois avec sursis pour le commissaire qui a ordonné la charge contre la «Gilet jaune»
Geneviève Legay le samedi 23 mars 2019 à Nice, peu avant sa chute. (photo Attac)
Par La Rédaction
Le vendredi 8 mars 2024 à 15:53

Le commissaire de police Rabah Souchi a été reconnu coupable ce vendredi de "complicité de violence par une personne dépositaire de l'autorité publique" et condamné à six mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Lyon, pour avoir ordonné une charge policière lors d'une manifestation de "Gilets jaunes" à Nice (Alpes-Maritimes), en mars 2019, qui a entraîné la chute de Geneviève Legay, alors âgée de 73 ans, une militante de l'association Attac. Le jugement a été rendu après un procès qui s'est tenu les 11 et 12 janvier, suite à l'incident qui avait gravement blessé la manifestante, laissant cette dernière avec plusieurs fractures et un traumatisme crânien.

Le procureur de la République Alain Grellet, lors du procès, avait déclaré que l'ordre donné par le commissaire Souchi de charger les manifestants n'était "de manière ni nécessaire, ni proportionnelle, ni conforme à la réglementation". L'avocat de la défense a soutenu que l'ordre était "totalement légal", justifiant la charge par la présence de manifestants sur les voies du tramway et leur refus de se disperser. Rabah Souchi a défendu sa décision en affirmant avoir choisi "la tactique la plus efficace ce jour-là".

Le tribunal a dispensé Rabah Souchi de l'inscription de cette condamnation au casier judiciaire B2. Le commissaire est devenu, le 12 février dernier, directeur adjoint de la police municipale de Nice.

Geneviève Legay a exprimé sa satisfaction à la suite du verdict, entourée de dizaines de militants devant le palais de Justice de Nice. "Je suis très contente de ce qui arrive aujourd’hui, j’ai toujours voulu que la justice soit faite (...) J'ai voulu faire ce procès pour qu’il serve à toutes les victimes de violences policières", a-t-elle déclaré.