Alerte-enlèvement : Le père du petit Hamza écope de trois mois de prison avec sursis

Le parquet avait déclenché le dispositif "alerte-enlèvement" le 18 décembre dernier.
Alerte-enlèvement : Le père du petit Hamza écope de trois mois de prison avec sursis
Illustration. (Actu17)
Par Actu17 avec AFP
Le vendredi 18 mars 2022 à 11:44

Le père du petit Hamza, qui avait "soustrait" son fils de 12 ans chez son assistante maternelle en décembre à Fouquières-lès-Lens (Pas-de-Calais) entraînant le déclenchement d'une "alerte-enlèvement", a été condamné vendredi à trois mois d'emprisonnement avec sursis par le tribunal judiciaire de Béthune.

"C'est un scandale, le cauchemar continue", a réagi auprès de l'AFP le père d'Hamza, Halim B. "Le pire" c'est "que pendant deux ans" de sursis probatoire "je ne pourrai pas me rendre sur le lieu de résidence de mon fils. C'est l'ultra condamnation, c'est pire que la prison", a-t-il estimé, indiquant qu'il allait faire appel.

Le 17 décembre, vers 20H00, Halim B. s'était présenté chez l'assistante maternelle où était placé son fils après une séparation conflictuelle, pour l’emmener sans violence. Le "contexte familial inquiétant" avait conduit le parquet de Béthune à déclencher une alerte enlèvement le lendemain, vers 06h30. Hamza avait finalement été retrouvé sain et sauf le jour-même, dans la famille de son père, après un appel de ce dernier aux policiers.

Selon l'enquête, plusieurs erreurs ont été commises lors des premières investigations, à commencer par le téléphone initialement utilisé pour localiser Halim B., qui n'était pas le bon. Le prévenu avait en outre téléphoné à deux reprises au commissariat peu après les faits, et prévenu aussi l'éducatrice. Il s'était même présenté dans les locaux de la police vers 22h00, pour déposer une main courante.

"Mon seul objectif, c’était de le savoir en sécurité"

Lors de son procès lundi, le père, âgé de 40 ans, s'était expliqué : "Mon fils m'a appelé, il me disait : "Je vais fuguer, j’ai peur." Et moi, à ce moment-là, j’ai imaginé le pire. Mon seul objectif, c’était de le savoir en sécurité."

La procureure Virginie Valton, qui avait requis quatre mois d'emprisonnement avec sursis, a reconnu lundi que l’alerte enlèvement avait été déclenchée "à partir d’éléments parcellaires dont le parquet disposait". "Il y avait des points dont je n’étais pas informée, dont le dépôt de la main courante, quand j’ai pris cette décision", a-t-elle indiqué, mais "si c’était à refaire, je la relancerais".

En août, le père et son fils avaient été empêchés par les autorités d'embarquer à destination des Émirats Arabes Unis, selon le parquet. Début septembre, il n'avait pas remis l'enfant à sa mère après son droit de visite, entamant un parcours "de trois mois d'errance à travers la France avec l'enfant".