Attaques contre les prisons : 21 suspects présentés à la justice en vue de leur mise en examen

Vingt-et-une personnes, dont plusieurs détenus et deux mineurs, sont déférés ce vendredi au tribunal judiciaire de Paris en vue de leur mise en examen, pour leur implication présumée dans une série d’attaques visant des prisons et des agents pénitentiaires. Le parquet national antiterroriste (PNAT) s’est dessaisi au profit de la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (JUNALCO).
Attaques contre les prisons : 21 suspects présentés à la justice en vue de leur mise en examen
Le tribunal de Paris. (Alphapicto / Shutterstock)
Par Actu17
Le vendredi 2 mai 2025 à 10:45

Vingt-et-une personnes, dont sept détenus et deux mineurs, sont présentées ce vendredi 2 mai à des juges d'instruction à Paris, en vue de leur mise en examen pour leur implication présumée dans une série d’attaques dirigées contre des établissements pénitentiaires et des agents de l'administration pénitentiaire.

Le parquet national antiterroriste (PNAT), initialement saisi, s’est dessaisi de l’affaire au profit de la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (JUNALCO), désormais en charge des investigations.

Dans un communiqué commun, le PNAT et la JUNALCO précisent qu'"au terme de cette opération, il n’apparaît pas que ces actions coordonnées procèdent d’une entreprise terroriste dont l’objet aurait été la commission d’infractions ayant pour seul but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur". Les deux juridictions ajoutent qu'"aucune idéologie radicale violente, aucune ingérence étrangère, pistes pleinement explorées, n’ont pu être caractérisées". Elles concluent cependant que "les investigations ont permis d’inscrire résolument ces actions dans la très grande criminalité organisée".

L'information judiciaire ouverte ce jour concerne quinze actions violentes commises à partir du 13 avril. À cette date, un tag "DDPF" pour "Défense des prisonniers français" est apparu à Agen (Lot-et-Garonne), près de sept véhicules incendiés sur le parking de l’École nationale de l’administration pénitentiaire (ENAP). Par la suite, une série d'incendies de voitures de personnels pénitentiaires a été recensée sur l’ensemble du territoire, ainsi que des tirs de mortiers d’artifice sur plusieurs établissements, et des tirs à la Kalachnikov, comme à Toulon (Var). Le 21 avril, deux cocktails Molotov ont également été lancés dans un lotissement à Villefontaine (Isère), où résident des fonctionnaires de l’administration pénitentiaire, à proximité de la prison de Saint-Quentin-Fallavier.

Un suspect principal proche de la DZ Mafia

Le parquet a identifié parmi les suspects "celui qui est susceptible d’être le créateur du premier compte Telegram intitulé 'DDPF' et rédacteur du texte de revendication diffusé sur cette chaîne, mettant en cause la condition carcérale". Selon les magistrats, "il s'agit d'un individu détenu, déjà condamné pour des infractions de droit commun, mis en examen et en outre sur le point d'être jugé pour des faits liés au narcobanditisme marseillais, proche de la DZ Mafia".

Trois autres suspects, également détenus, sont considérés comme des "relais probables des actions violentes", qualifiés de "donneurs d’ordre en désignant des cibles" parmi les établissements pénitentiaires et leurs agents. Ils "auraient sollicité des relais hors les murs, pour recruter des exécutants" et "les rémunérer à cette fin", selon le communiqué. Le placement en détention provisoire a été requis pour l’ensemble des 21 mis en cause.

Cette série de violences survient dans un contexte législatif particulier, alors que le Parlement a définitivement adopté cette semaine une proposition de loi visant à renforcer la lutte contre les narcotrafiquants.