Blessé par le tir accidentel d'un gendarme, l'État condamné à lui verser près de 300 000 euros

L'État français a été condamné à verser 281 000 euros à Samuel Magre, blessé par un tir accidentel de gendarme en 2017 lors d'une visite présidentielle. En plus de cette indemnisation, l'État doit rembourser près de 294 000 euros à l'Assurance maladie pour les frais médicaux engagés par la victime.
Blessé par le tir accidentel d'un gendarme, l'État condamné à lui verser près de 300 000 euros
Le palais de Justice de Nice. (Illustration/David Franklin/shutterstock)
Par Actu17
Le vendredi 27 octobre 2023 à 20:55

Le tribunal administratif de Poitiers (Vienne) a condamné ce jeudi l'État à verser 281 000 euros à Samuel Magre, blessé au pied par un tir accidentel de gendarme en 2017 lors d'une visite du président François Hollande en Charente. L'État devra également rembourser environ 294 000 euros à l'Assurance maladie pour les frais médicaux engagés.

Le 28 février 2017, Samuel Magre officiait comme maître d'hôtel lors d'une réception organisée pour la visite présidentielle sur un site de maintenance de la ligne TGV Bordeaux-Paris à Villognon-en-Charente. Il a été blessé au pied droit par un tir accidentel d'un tireur d'élite de la gendarmerie nationale. La blessure a entraîné "une altération physique majeure" pour la victime, nécessitant plusieurs opérations chirurgicales, notamment pour une fracture du tibia et une lésion du nerf fléchisseur.

La victime a repris un travail offrant une rémunération «très largement inférieure»

Après avoir retenu la "responsabilité sans faute" de l'État en février 2023, le tribunal administratif a ordonné une expertise médicale pour évaluer l'ensemble des préjudices subis par Samuel Magre. À l'audience du 12 octobre, la victime avait réclamé plus d'un million d'euros à l'État, tandis que le ministère de l'Intérieur proposait une somme de 27 000 euros. Les juges ont finalement retenu un montant de 281 000 euros en faveur de la victime et de 294 000 euros pour rembourser l'Assurance maladie.

Les juges ont particulièrement pris en compte les pertes de gains professionnels de Samuel Magre. L'ancien maître d’hôtel n’a repris le travail qu'en 2022 comme préparateur de commandes intérimaire, un poste offrant une rémunération "très largement inférieure" à celle qu'il percevait avant l'accident.