Le samedi 27 septembre 2025 à 20:50
Le ministre démissionnaire de la Justice Gérald Darmanin a condamné les menaces reçues par des magistrats à la suite de la condamnation de Nicolas Sarkozy dans le dossier du financement libyen. Le parquet de Paris a ouvert deux enquêtes après des messages menaçants visant la présidente du tribunal correctionnel qui a prononcé cette décision.
Dans un message publié samedi sur le réseau social X, Gérald Darmanin a dénoncé "sans aucune réserve [...] les intimidations et les menaces de mort qui touchent les magistrats". Le garde des Sceaux démissionnaire a ajouté que ces menaces sont "absolument insupportables en démocratie" et rappelé que la contestation d'une décision de justice ne pouvait jamais se faire "dans la violence des attaques personnelles".
Selon le parquet de Paris, les enquêtes ouvertes vendredi concernent des "messages menaçants" visant la présidente du tribunal correctionnel. Les investigations ont été confiées au Pôle national de lutte contre la haine en ligne.
De son côté, Jacques Boulard, premier président de la cour d'appel de Paris, a lancé samedi un appel "solennel" au respect de l'institution judiciaire et de son indépendance. Il a déploré la "remise en cause" de l’impartialité de la justice et fait part de sa "vive inquiétude à la suite de la diffusion sur les réseaux sociaux de messages contenant des attaques personnelles et des menaces de mort visant les magistrats composant le tribunal correctionnel ayant statué sur le dossier dit du financement libyen". Il a également rappelé : "Dans un État de droit démocratique, la critique d'une décision de justice ne peut en aucun cas s'exprimer par des menaces formulées à l'égard des magistrats".
L'ancien chef de l'État assure être «innocent»
Jeudi, le tribunal correctionnel de Paris a condamné Nicolas Sarkozy à cinq ans d'emprisonnement pour "association de malfaiteurs", avec mandat de dépôt différé et exécution provisoire. L'ancien président de la République affirme dans une interview au JDD à paraître dimanche qu'il est "innocent", ajoutant être "condamné parce que le tribunal estime possible, sans pouvoir à aucun moment le prouver". Nicolas Sarkozy dénonce une décision qui "viole l'État de droit".