Course-poursuite mortelle sur l’A709 : un gendarme mis en examen pour homicide involontaire

Un gendarme a été mis en examen pour homicide involontaire après une course-poursuite mortelle sur l'A709, près de Montpellier (Hérault), en décembre dernier. Une moto, circulant en excès de vitesse, a été prise en chasse par une Alpine de la gendarmerie. Lors d'une tentative d'interception, la voiture des militaires a percuté un Renault Scenic, qui a ensuite heurté la moto. Le pilote, âgé de 30 ans, et sa passagère de 17 ans ont perdu la vie.
Course-poursuite mortelle sur l’A709 : un gendarme mis en examen pour homicide involontaire
La voiture des gendarmes à la suite de la collision. (DR)
Par Actu17
Le vendredi 31 janvier 2025 à 16:08

Une course-poursuite entre une moto et un véhicule de la gendarmerie a causé la mort de deux personnes sur l'autoroute A709, à hauteur de Saint-Aunès (Hérault), le 21 décembre 2024 aux alentours de 22h30. Le pilote du deux-roues, âgé de 30 ans et originaire de Castries, ainsi que sa passagère de 17 ans, domiciliée à Saint-Just, ont perdu la vie après une collision impliquant une voiture tierce. Le gendarme qui était au volant de l'Alpine durant cette intervention a été mis en examen pour homicide involontaire et blessures involontaires, a-t-on appris de source judiciaire, confirmant une information de Midi Libre.

Les faits ont débuté lorsque les gendarmes du peloton autoroutier de Poussan, en mission de contrôle de vitesse, ont repéré une moto circulant à 139 km/h sur une portion limitée à 90 km/h. Une course-poursuite s'est alors engagée sur près de 18 kilomètres après le péage de Saint-Jean-de-Védas. Le pilote du deux-roues a tenté d’emprunter la sortie 28 "Vendargues-Baillargues", suivi de près par l'Alpine de la gendarmerie. Lors de cette manœuvre, la voiture des militaires a percuté un Renault Scenic circulant sur la voie du milieu, qui a à son tour heurté la moto.

«L’intervention était disproportionnée», estime l'avocat des familles

L'avocat des familles des victimes, Me Mickaël Poilpré, a réagi à cette décision de la justice auprès de nos confères de France 3 : "Les familles sont dans une incompréhension totale. Les faits sont tellement dramatiques ! Rien ne peut justifier le décès de deux jeunes gens dans de telles circonstances". Il met également en cause l'intervention des forces de l’ordre : "L’intervention était disproportionnée". L'autopsie doit encore préciser les circonstances exactes du décès de la passagère mineure.

Le gendarme mis en cause, décrit par sa hiérarchie comme "un quadragénaire sérieux", n'aurait pas compris ce qui s'est produit. Un suraccident s’est produit quelques centaines de mètres en amont, entraînant un carambolage et blessant cinq personnes.

L'enquête a été confiée au Bureau des enquêtes judiciaires (BEJ) de l'Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN), sous la direction d'un juge d'instruction, afin de faire toute la lumière sur les circonstances de ce drame.