Le mercredi 27 août 2025 à 09:17
Deux adolescents de 15 et 17 ans ont été mis en examen le 1er août dernier à Paris pour "association de malfaiteurs criminelle terroriste". Interpellés les 29 et 30 juillet dans le cadre d’une enquête ouverte en avril 2025, ils sont soupçonnés d’avoir envisagé des projets d’actions violentes en lien avec le groupe État islamique, indique une source judiciaire, confirmant une information du Figaro.
Nés en 2010 dans le Val-de-Marne et en 2008 à Paris, les deux mineurs, issus de familles d’origine arabo-musulmane, se sont rencontrés via un groupe sur une messagerie chiffrée. Ils partageaient une même fascination pour l’organisation terroriste, diffusaient sa propagande et consommaient régulièrement des contenus ultraviolents. Leurs échanges laissaient entrevoir la volonté de rejoindre le djihad à l’étranger.
Des recherches pour se procurer des armes
Les investigations ont révélé qu’ils envisageaient de passer à l’acte en ciblant des lieux symboliques, précisent nos confrères. Des synagogues figuraient parmi leurs projets, sur fond d’antisémitisme et de tensions liées au Proche-Orient. La tour Eiffel apparaissait également dans leurs discussions, un objectif déjà convoité par plusieurs mouvances djihadistes par le passé. Selon les enquêteurs, les adolescents auraient entamé des recherches sur le dark web afin de se procurer des armes.
Cette affaire illustre un phénomène en pleine expansion en France : le rajeunissement des profils terroristes. Les services de renseignement décrivent des individus de plus en plus jeunes, hypersensibles aux nouveaux récits prônant l’hyperviolence, dotés d’une forte dextérité numérique et capables de basculer rapidement dans des projets meurtriers.
Face à ce constat, le procureur national antiterroriste, Olivier Christen, a annoncé dans Le Figaro que "le Parquet national antiterroriste (PNAT) a créé en mai dernier une section mineurs pour mieux prendre en compte ce phénomène et tenter d’en cerner les caractéristiques".
Le problème dépasse toutefois les frontières françaises. En Belgique, en Suisse ou encore ailleurs en Europe, des mineurs sont régulièrement repérés dans des projets similaires. Le dernier rapport d’Europol, basé sur les données des États membres, révèle qu’en 2024 près d’un tiers des suspects interpellés dans l’Union européenne avaient moins de 20 ans.