Le jeudi 5 mai 2022 à 17:15
Le braqueur multirécidiviste Rédoine Faïd et dix personnes suspectées d'être ses complices sont renvoyés aux assises pour son évasion spectaculaire en hélicoptère de la prison de Réau (Seine-et-Marne) en 2018, a appris l'AFP jeudi de source proche du dossier.
Selon l'ordonnance de mise en accusation (OMA) des juges d'instruction rendue mercredi et consultée par l'AFP, deux de ses frères et trois de ses neveux notamment seront jugés pour l'aide qu'ils auraient apportée dans l'organisation et la réalisation de l'évasion du "roi de la belle" le 1er juillet 2018, puis lors sa cavale jusqu'à son interpellation trois mois plus tard à Creil (Oise). "L’OMA a été rendue par le trio de juges d'instruction. Peut-être le temps enfin - pour l'Institution - de sonner le glas du traitement inhumain et honteux imposé à Rédoine Faïd", ont réagi auprès de l'AFP deux de ses avocats, Me Marie Violleau et Me Yves Leberquier, dénonçant ses conditions d'incarcération à l'isolement.
En fonction de leur degré d'implication supposé, les mis en cause comparaîtront aux assises pour "évasion", "détournement d'aéronef", "enlèvement et séquestration", le tout en bande organisée, ou encore "association de malfaiteurs".
Rédoine Faïd, aujourd'hui âgé de 49 ans, s'était évadé le 1er juillet 2018, grâce à un commando armé déposé en hélicoptère dans la cour d'honneur du centre pénitentiaire de Réau. Après trois mois de cavale, le braqueur avait été arrêté dans un appartement le 3 octobre 2018 à Creil (Oise), ville où il a grandi. Les juges d'instruction ont ordonné l'abandon des poursuites contre sa logeuse, estimant que Faïd s'était imposé chez elle sous la contrainte.
Non-lieu pour Joseph Menconi
Les juges accordent aussi un non-lieu à Joseph Menconi, une figure du milieu corse un temps soupçonné d'avoir été sollicité pour assurer une partie de la logistique nécessaire à un projet d'évasion de Rédoine Faïd de la prison de Fresnes (Val-de-Marne) prévu en 2017 : ils n'ont pu "établir formellement sa participation aux faits" malgré "un faisceau de présomptions".
"Je suis ravi de ce résultat", a déclaré à l'AFP l'avocat de Joseph Menconi, Me Amaury Auzou. "Depuis le début on a répondu à l’ensemble des questions, apporté un maximum d’éléments afin de démontrer qu’il n’avait strictement rien à voir dans les faits qu’on lui rapprochait. Il ne méritait en réalité même pas une mise en examen dans ce dossier", a ajouté Me Auzou.