Fréjus : Un policier hors service reconnu avec son enfant et menacé de mort, 8 mois de prison ferme

Un policier hors service se trouvait près de chez lui à Fréjus (Var), accompagné de sa fille de 10 ans, lorsqu'un homme l'a reconnu et menacé de mort. Il a été interpellé dans le hall d'immeuble du fonctionnaire alors qu'il était muni d'un couteau. L'auteur a écopé d'une peine de huit mois de prison ferme avant d'être écroué.
Fréjus : Un policier hors service reconnu avec son enfant et menacé de mort, 8 mois de prison ferme
Illustration. (Jose Hernandez/Camera 51/shutterstock)
Par Stéphane Cazaux
Le samedi 10 février 2024 à 17:38

Un homme a été condamné ce vendredi à 18 mois de prison, dont huit ferme, pour avoir menacé un policier devant son domicile à Fréjus (Var), alors que celui-ci était hors service et accompagné de sa fille âgée de 10 ans, comme rapporté par Var Matin. L'auteur des faits était muni d'un couteau et avait consommé de la drogue. Un mandat de dépôt a été délivré à son encontre à la fin de l'audience.

Les faits se sont déroulés la veille, lorsque le fonctionnaire en repos a été pris à partie par un homme au volant d'un véhicule utilitaire. "Je sais où tu habites maintenant, je vais te crever", lui lance le conducteur en le pointant du doigt. Le père de famille prévient une patrouille de la police municipale qui passait par là. Le suspect, porteur d'un couteau, a été interpellé quelques minutes plus tard alors qu'il se trouvait à l'entrée de l'immeuble du policier, en train de "chercher les noms sur les interphones", a indiqué le procureur de la République de Draguignan, Pierre Couttenier. L'homme a été placé en garde à vue dans les locaux de la gendarmerie de Fréjus, tandis que le policier a immédiatement déposé plainte.

La victime a reconnu le suspect, qui est issu de la communauté des gens du voyage. Quelques jours plus tôt, il l'avait auditionné dans le cadre d'une enquête pour trafic de stupéfiants, dans laquelle l'un de ses amis - auteur principal présumé - a été écroué. Ce dernier avait proféré des menaces de mort à l'encontre du policier, avant d'être conduit en prison. "La fille du policier a été particulièrement choquée par ce qu'elle a vécu", confie une source proche de l'affaire.

«Une réelle volonté d'en découdre»

Durant sa garde à vue, le suspect a tenté de minimiser les faits, affirmant qu'il souhaitait juste "discuter" avec le policier. Lors du procès, Me Audrey Adjimi, avocat de la partie civile, a insisté sur le fait qu'il n'y avait "pas de hasard dans cette histoire", évoquant "une réelle volonté d'en découdre" de la part du prévenu, et soulignant le traumatisme subi par la fille du policier. Le tribunal correctionnel de Draguignan a prononcé une peine de 18 mois d'emprisonnement, dont huit ferme, assortie d'une interdiction de contact avec la victime et de paraître aux abords de son domicile. Le ministère public avait requis deux ans d'emprisonnement, dont six mois avec sursis probatoire.

"Anonymisation, protection fonctionnelle, prise en charge financière, mise à l’abri de la famille, réponse pénale impitoyable… Il faut revoir les règles de protection des policiers face au risque de blessures ou de mort hors service à cause du métier !", réclame Linda Kebbab, secrétaire nationale du syndicat Unité SGP Police FO, suite à cette affaire, sur X.