Gérard Depardieu condamné à 18 mois de prison avec sursis pour agressions sexuelles

Gérard Depardieu a été condamné ce mardi à 18 mois de prison avec sursis pour des agressions sexuelles commises sur deux femmes lors du tournage d’un film en 2021. Jugé à Paris, l’acteur de 76 ans était absent au délibéré.
Gérard Depardieu condamné à 18 mois de prison avec sursis pour agressions sexuelles
Gérard Depardieu, le 19 février 2016 à Berlin. (Denis Makarenko / Shutterstock)
Par Actu17
Le mardi 13 mai 2025 à 10:53

Gérard Depardieu a été condamné mardi à 18 mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Paris pour des agressions sexuelles commises sur deux femmes lors du tournage du film "Les Volets verts" en 2021. Son avocat a annoncé qu'il allait faire appel de cette décision.

Âgé de 76 ans, l’acteur n’était pas présent lors du prononcé du jugement. Il se trouve actuellement au Portugal, où il tourne un film réalisé par Fanny Ardant. Son avocat, Maître Jérémie Assous, avait pourtant affirmé le 9 mai sur franceinfo que son client assisterait au délibéré. Mais la veille, il avait indiqué le contraire au parquet de Paris.

Les faits reprochés à Gérard Depardieu se sont déroulés sur le plateau du film de Jean Becker. Les deux plaignantes, une décoratrice et une assistante réalisatrice, ont témoigné durant les quatre jours d’audience en mars dernier. Amélie, 54 ans, a déclaré que l’acteur l’aurait "attrapée avec brutalité" et l’aurait "bloquée en refermant ses jambes" sur elle. Il lui aurait ensuite "pétri la taille et le ventre, en remontant jusqu’à [ses] seins", et aurait touché son sexe par-dessus ses vêtements.

Une seconde femme, âgée de 34 ans aujourd’hui, a affirmé que Gérard Depardieu lui aurait d’abord touché les fesses alors qu’ils étaient seuls, puis lui aurait attrapé la poitrine et les fesses à nouveau, toujours par-dessus ses vêtements.

«Il y a des vices que je ne connais pas»

Face à ces accusations, Gérard Depardieu a nié en bloc : "Je conteste les faits !" a-t-il déclaré à la barre. Il a ajouté : "Il y a des vices que je ne connais pas". Avant de préciser : "Je ne vois pas pourquoi je m’amuserais à peloter une femme, des fesses, des seins, je ne suis pas un frotteur dans le métro". Il a reconnu un comportement parfois déplacé : "Je peux être grossier, vulgaire", tout en regrettant "les temps anciens".

Le ministère public a souligné "une peine qui prenne en compte l’absence totale de remise en cause" du prévenu. Il avait requis 18 mois de prison avec sursis, assortis d’une obligation de soins psychologiques, d’une peine d’inéligibilité de deux ans et de l’inscription au fichier des auteurs d’infractions sexuelles.

«Nous sommes fières d’être des femmes»

Pendant les plaidoiries, les avocates des parties civiles ont dénoncé la violence des propos tenus par la défense. Me Jérémie Assous s’est adressé aux plaignantes en criant : "Menteuse, hystérique, allez pleurer !", en les pointant du doigt. Me Claude Vincent, avocate de la seconde femme, a réagi : "On a assisté pendant quatre jours non pas à une stratégie de la défense, mais à un agresseur défendu par un agresseur". Elle a ajouté : "Ils ont cru qu’avec leurs mademoiselle, ma chérie, en nous traitant d’hystériques, ils allaient nous humilier, mais ce qu’ils ne comprennent pas, c’est que nous sommes fières d’être des femmes".

Ces dernières années, Gérard Depardieu a été visé par des accusations d’agressions sexuelles émanant d’une vingtaine de femmes. Plusieurs procédures ont été classées en raison de la prescription des faits. La comédienne Charlotte Arnould, qui a porté plainte pour viol en 2018, était présente dans la salle d’audience. Le parquet de Paris a requis un procès contre l’acteur dans cette autre affaire.