Le lundi 3 novembre 2025 à 00:48
Un incendie criminel a ravagé la mairie de Grand-Couronne (Seine-Maritime) dans la nuit du 16 au 17 septembre dernier, provoqué par plusieurs jeunes qui voulaient, selon le parquet, se "venger" de la mise en fourrière d'une motocross la veille par la police municipale. Quatre suspects âgés de 16 à 21 ans ont été mis en examen et trois d'entre eux ont été placés en détention provisoire dimanche.
Les faits se sont produits le 16 septembre 2025 vers 00h45. Selon le procureur adjoint de la République de Rouen, Pierre Gerard, "l'alarme incendie du hall d'entrée de la mairie de Grand-Couronne s'est déclenchée suite à un départ de feu". Malgré l'intervention rapide des pompiers, "l'incendie a provoqué d'importants dégâts". Les premiers éléments ont révélé qu'"une porte ayant été brisée et deux départs de feu étant constatés, l'origine criminelle a été immédiatement retenue".
L'enquête a été confiée au service interdépartemental de police judiciaire (SIPJ) de Rouen, sous les qualifications de "dégradation par incendie en bande organisée" et "dégradation par incendie en raison de la qualité de personne chargée d'une mission de service public du propriétaire du bien". Les fonctionnaires de la division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS) et de la division de la criminalité territoriale (DCT) ont mené "d'importantes et minutieuses investigations comportant des investigations téléphoniques et l'exploitation de vidéo-surveillances, mais également de nombreuses techniques spéciales d'enquête et des surveillances". Ces opérations ont permis "d'identifier les malfaiteurs".
Les arrestations ont eu lieu le 29 octobre. "Cinq interpellations ont eu lieu, quatre à Grand-Couronne et une cinquième dans la région lyonnaise", a précisé le parquet. Durant les gardes à vue, "un sixième mis en cause a pu être identifié et interpellé à Grand-Couronne". Deux gardes à vue ont ensuite été levées.
Des bidons d'essence remplis dans une station-service peu avant
Les investigations ont montré que "deux malfaiteurs au visage dissimulé, gantés et porteurs de bidons d'essence se sont introduits dans la mairie pour y mettre le feu peu avant le déclenchement de l'alarme". "Deux autres malfaiteurs qui les avaient amenés en voiture pour commettre les faits les attendaient dans leur véhicule à proximité."Les quatre individus avaient "rempli leurs bidons d'essence dans une station-service quelques dizaines de minutes avant la commission des faits s'y rendant avec le même véhicule".
Le parquet indique que "les faits ont été motivés par la mise en fourrière par la police municipale de Grand-Couronne, le 15 septembre 2025 en fin d'après-midi, d'une motocross circulant de manière irrégulière sur la voie publique". C'est "pour se venger de cette procédure" que l'incendie a été organisé, "à l'instigation du propriétaire de la motocross", identifié parmi les personnes interpellées.
L'un des suspects est passé aux aveux
Durant les gardes à vue, "un seul des mis en cause a reconnu sa participation aux faits tandis que ses co-auteurs les ont contestés". Les quatre mis en cause ont été "présentés au parquet le 2 novembre 2025", et un juge d'instruction a été saisi pour "dégradation par incendie en raison de la qualité de personne chargée d'une mission de service public du propriétaire du bien", un crime "passible d'une peine de vingt ans de réclusion criminelle".
Deux des suspects "avaient déjà été condamnés", tandis que "les deux mineurs n'ont pas d'antécédents judiciaires". Le parquet a précisé que "le plus jeune mineur est placé sous contrôle judiciaire avec notamment obligation de respecter un placement dans un établissement hors département". Les trois autres mis en examen ont été "placés en détention provisoire".