Le lundi 20 janvier 2025 à 06:00 - MAJ lundi 20 janvier 2025 à 10:23
En novembre 2021, un policier en civil a été violemment agressé dans un train de la ligne H du Transilien, dans le Val-d'Oise. Plus de trois ans après les faits, ses agresseurs, dont un mineur au moment des faits, comparaissent à partir de ce lundi devant la cour d’assises des mineurs de Pontoise. Le procès se tient à huis clos en raison de la minorité de l’accusé principal au moment des faits.
Le principal accusé, aujourd’hui âgé de 20 ans, est poursuivi pour tentative de meurtre sur une personne dépositaire de l’autorité publique. Selon l’ordonnance de renvoi de la juge d’instruction, l’agression s’est déroulée avec une "exceptionnelle intensité de violence". Ce dernier aurait asséné 18 coups de poing, de pied et gifles au visage et au corps de la victime.
Une scène d'une rare violence
Le 2 novembre 2021, un policier de 26 ans, alors en poste à la Brigade des réseaux franciliens (BRF), prend le dernier train de la ligne H au départ de la gare du Nord, à Paris, pour regagner son domicile dans le Val-d’Oise. Accompagné d’un collègue, il remarque un groupe de quatre jeunes hommes chahutant dans la rame. Parmi eux, un mineur de 17 ans, fortement alcoolisé, agresse un autre passager qu’il accuse d’avoir volé son téléphone.
Lorsque le collègue du policier descend à une station, les membres du groupe s’approchent de la victime et l’encerclent. L’un d’eux, âgé de 23 ans à l’époque, s’assoit en face du policier, le visage dissimulé. Immédiatement après, le mineur commence à le frapper violemment. Pendant six longues minutes, le fonctionnaire hors service est roué de coups, malgré ses appels à l’aide et sa tentative de désescalade en montrant son passe Navigo siglé "police nationale". Les violences redoublent d’intensité. L’agresseur de 23 ans lui assène un coup de poing, et un autre membre du groupe l’empêche de fuir.
Le policier est ensuite étranglé au sol pendant plus d’une minute par le principal accusé, et privé de respiration. Selon l’enquête, l’intervention d’un passager, alerté par les cris, a permis de mettre fin à cet étranglement, qui aurait pu être fatal en quelques minutes de plus. "Mon client s’est vu mourir", a assuré l'avocat du policier, Me Louis Cailliez, à l'AFP. Durant ses auditions, le fonctionnaire a expliqué ne pas avoir sorti son arme administrative, qu’il portait sur lui, par peur de faire des victimes collatérales ou d’être poursuivi.
Des conséquences physiques et psychologiques
La victime a subi un traumatisme crânien, une fracture du nez et de multiples contusions, lui valant une incapacité totale de travail (ITT) de dix jours. Les séquelles psychologiques sont également lourdes. "Il est encore traumatisé, vit dans l’anxiété et a dû changer de région", a souligné Me Cailliez, ajoutant : "Mon client est déterminé à obtenir justice. Le temps des responsabilités est venu".
L’enquête n’a pas permis d’établir avec certitude si les agresseurs avaient identifié la fonction de la victime avant l’agression. Mais le fait que le policier a décliné sa qualité durant l'agression a entraîné des poursuites pour tentative de meurtre sur une personne dépositaire de l’autorité publique.
Une soirée marquée par d'autres délits
Après l’agression du policier, le groupe a poursuivi sa nuit de méfaits dans le Val-d’Oise, commettant notamment le racket d’une jeune femme, le vol d’un vélo et une tentative de cambriolage pour laquelle ils ont été interpellés. Un quatrième membre du groupe, âgé de 28 ans et sous tutelle, est quant à lui jugé pour non-assistance à personne en danger.