Le samedi 27 mai 2023 à 00:12
Un policier et un ancien adjoint de sécurité (ADS, devenu policier adjoint, ndlr) ont été reconnus coupables de corruption après avoir tenté de livrer des téléphones portables à des détenus via les cellules du palais de justice de Marseille. Ils ont été condamnés à des peines de prison ferme ce jeudi.
L'enquête a débuté lorsque le responsable du service des geôles du palais de justice a été alerté d'un éventuel trafic de téléphones destinés à la prison des Baumettes, le 2 décembre 2016. Il a alors surpris un adjoint de sécurité sortant des toilettes réservées aux détenus, une zone généralement interdite aux agents. Plusieurs colis enveloppés de ruban adhésif brun contenant trois téléphones mobiles et leurs accessoires ont été découverts dissimulés derrière une poubelle, dans les toilettes.
L'ADN féminin retrouvé sur les colis a permis d'identifier la compagne d'un détenu, connue comme une figure importante du narcotrafic marseillais. Des enregistrements téléphoniques ont révélé qu'elle était en contact avec un policier, également originaire de son quartier et ayant travaillé dans les geôles du palais de justice de 2012 à 2015. Le policier a agi comme intermédiaire entre la femme et l'adjoint de sécurité pour organiser le trafic de téléphones. Il a été condamné à deux ans de prison, dont un an avec sursis à domicile sous surveillance électronique. La compagne du prisonnier a été condamnée de son côté à huit mois de prison avec sursis.
L'ex-ADS, qui a admis avoir demandé une compensation de 300 euros par téléphone, a également été condamné à deux ans de prison, dont six mois ferme à purger à domicile.
Il nie avoir été rémunéré
Le policier a nié avoir reçu une rémunération, affirmant que l'argent trouvé par l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) dans son vestiaire provenait d'un tournoi de football organisé par une association sportive qu'il dirige. Une quatrième personne, l'épouse d'un détenu, a également été condamnée à six mois de prison avec sursis pour avoir tenté d'utiliser ce système pour livrer un téléphone à son mari afin qu'il puisse voir leur nouveau-né.
Les deux prévenus ont été condamnés pour corruption et complicité dans la tentative de livraison irrégulière d'objets à un prisonnier.