Le dimanche 30 juillet 2023 à 13:45
Un policier de 45 ans a été victime d'une violente agression par trois hommes, alors qu'il était hors service et avec sa fillette de 2 ans, après avoir photographié leur plaque d'immatriculation, le 3 juillet dernier, à Mitry-Mory (Seine-et-Marne), comme révélé par Actu17. Ce vendredi, le tribunal correctionnel de Meaux a condamné ces trois hommes à des peines de dix-huit mois de prison avec sursis probatoire jusqu'à trois ans de prison, dont un an ferme, avec mandat de dépôt rapporte Le Parisien. Deux des prévenus ont été incarcérés immédiatement après l'audience.
L'incident a débuté par un banal différend de stationnement. Le fonctionnaire de police, accompagné de sa fille de 2 ans, tentait de garer sa Polo Volkswagen lorsqu'un véhicule utilitaire Transporter Volkswagen s'est arrêté derrière lui. Selon le conducteur de ce dernier, il a klaxonné et a demandé à l'agent de se garer car il bloquait la voie. Une altercation verbale a suivi, qui s'est transformée en une violente agression lorsque la victime a pris une photo de la plaque d'immatriculation du véhicule utilitaire. L'enquête a montré que les auteurs ne savaient pas au départ qu'ils avaient affaire à un policier, mais qu'ils l'ont découvert lorsque des objets lui ont été volés, notamment une carte mentionnant sa profession.
"À l'origine, c'est assez banal. C'est une histoire de voiture qui se gare. Et on se retrouve avec un homme inanimé, que vous avez laissé pour mort", a déclaré la présidente Catherine Mathieu lors du procès. Les trois hommes, âgés de 20 à 26 ans, ont été jugés pour "vol avec violence ayant entraîné une incapacité totale de travail de plus de 8 jours", la victime ayant été incapable de travailler pendant 15 jours à la suite de l'agression.
Le policier, qui a subi un traumatisme crânien, a témoigné : "J’ai des vertiges, c’est encore instable. Mais c’est surtout psychologiquement que je souffre. J’ai eu peur pour ma fille. Le pire, c’est pour ma femme. Elle m’a retrouvé au sol".
«Ce sont des faits d’une particulière gravité»
Selon le substitut du procureur Yacine Benmohammed, "le 3 juillet, ce policier a vu sa vie basculer à jamais. Sa famille aussi. Ce sont des faits d’une particulière gravité, qui doivent attirer l’attention de votre tribunal. C’est l’exemple de ce que notre société exècre. Cela nourrit le sentiment d’insécurité qui existe dans notre pays". Le magistrat a loué le travail des enquêteurs pour leur réactivité dans cette affaire.
L'enquête avait été confiée à la Sûreté départementale de Seine-et-Marne. Quatre des six hommes impliqués ont été interpellés mardi dernier, dont l'un qui a été mis hors de cause étant donné qu'il avait tenté de stopper l'agression. Le parquet de Meaux a délivré des mandats de recherche pour deux autres suspects.