Le vendredi 5 juillet 2024 à 14:28
Le rappeur Moha La Squale, de son vrai nom Mohamed Bellahmed, a été condamné ce vendredi 5 juillet par la 14e chambre du tribunal judiciaire de Paris à quatre ans de prison, dont trois ans ferme, pour des violences conjugales et des menaces de mort envers six de ses ex-compagnes. Il devra également verser plus de 30 000 euros de dommages-intérêts aux parties civiles et environ 15 000 euros de frais d'avocat. Le tribunal a ordonné son maintien en détention.
Le procès, qui s'est déroulé sur quatre jours, a révélé la même mécanique décrite par les plaignantes : une relation initialement amoureuse et attentionnée qui basculait rapidement vers des maltraitances psychologiques, des menaces de mort et des sévices physiques. Les jeunes femmes étaient d'abord "amadouées", puis subissaient des insultes, des propos humiliants, des gifles, des tirages de cheveux, et parfois même des tentatives de séquestration. La présidente du tribunal a rappelé les témoignages des accusatrices, évoquant des "gifles, insultes, crachats, tirages de cheveux, bousculades, étranglements puis étouffements pour éviter qu’il n’y ait de traces".
«J'espère que vous me laisserez une dernière chance»
L'une des victimes, Alexandra, a partagé la vie de Moha La Squale pendant plus de deux ans. Elle a décrit le climat "toxique" dans lequel le rappeur la maintenait, relatant notamment une tentative d'étouffement avec un oreiller alors qu'ils étaient en vacances en Espagne.
Au cours du procès, le rappeur a continué de nier toute violence physique, affirmant : "Je vous jure madame. Des insultes, oui. Mais je n'ai jamais levé la main sur une femme". Il a néanmoins exprimé des regrets pour le mal causé : "Je souhaiterais m’excuser auprès de toutes les plaignantes pour le mal que j'ai pu faire", et de conclure : "J'espère que vous me laisserez une dernière chance".
Le «double visage»
La procureure avait requis six ans de prison, dont quatre ferme, et une injonction de soins psychologiques pour Moha La Squale, soulignant son "absence totale de remise en question". Elle a décrit le "double visage" du rappeur, à la fois "doux, gentil, affectueux" mais pouvant "vriller en une seconde" pour devenir "jaloux, colérique, capricieux, impulsif, violent et paranoïaque".
L'avocate de Mohamed Bellahmed, Elise Arfi, avait tenté de démontrer que les accusations des jeunes femmes ne tenaient pas, arguant que son client avait "besoin d'aide" et réclamant "une peine intelligente, une peine constructive, une peine de réparation qui ne ferme pas toutes les portes".