Mort de Nahel : Une étudiante qui avait tweeté «Brûlez tous les keufs» relaxée par la justice à Paris

Une jeune femme, poursuivie pour avoir tweeté "Brûlez tous les keufs" après le décès de Nahel lors d'une intervention de police, a été relaxée début juillet à Paris. Le tribunal a jugé qu'il s'agissait d'un "cri de révolte" et non d'une incitation directe à la violence.
Mort de Nahel : Une étudiante qui avait tweeté «Brûlez tous les keufs» relaxée par la justice à Paris
Illustration. (Shutterstock)
Par La Rédaction
Le vendredi 12 juillet 2024 à 19:34

Une jeune femme poursuivie pour avoir tweeté "Brûlez tous les keufs" après le décès de Nahel, le 27 juin 2023 lors d'une intervention de police, a été relaxée début juillet à Paris, rapporte l'AFP.

Dans le jugement consulté par nos confrères, le tribunal a jugé que cette femme a usé de "termes tout à fait inappropriés" mais qui ne "peuvent être interprétés dans un sens littéral" : il s’agissait "davantage d’un cri de révolte et de l’expression symbolique, par une image forte, du rejet d’une police ayant recours à des actes violents". "Aucun lecteur moyennement avisé ne pouvait déduire" de son tweet "une incitation directe" à s’en prendre aux forces de l’ordre, a-t-il encore jugé le 2 juillet. Pour entrer en voie de condamnation, il aurait fallu que l’autrice ait eu "la volonté" ou "la conscience de créer […] l’état d’esprit propre à susciter la commission" d’une agression, a justifié le tribunal.

Le 1er juillet 2023, l'étudiante, qui a un casier judiciaire vierge, avait repartagé une vidéo d’une interpellation sur le réseau social X (anciennement Twitter). "La manière dont il lui ébouriffe les cheveux et lui fout une tape au visage ça me rend folle ptn (putain, ndlr) le mépris et l’humiliation qui les font bander tout en utilisant des techni (ques) meurtrières comme ça… brûlez tous les keufs". Le tweet avait été partagé 13 fois et "liké" 41 fois, avant d'être supprimé par le réseau social américain.

Un signalement anonyme a néanmoins provoqué l'ouverture d’une enquête au pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH). Un mois après sa publication, l'étudiante avait été placée en garde à vue. Son avocat, Me Kempf, sollicité par l'AFP, s'est félicité que le tribunal "protège la liberté d’expression". Une liberté doit permettre d’exprimer "des critiques radicales" sans "faire l’objet d’une sanction pénale", a-t-il estimé.