Le samedi 3 juin 2023 à 17:25
Un homme condamné à 18 ans de réclusion criminelle pour un meurtre à Nantes (Loire-Atlantique) a été remis en liberté le 1er juin en raison d'une erreur procédurale, provoquant la stupeur et l'inquiétude de l'entourage de la victime, comme révélé par Presse Océan. Une information confirmée par le parquet général de Rennes.
David N'Zoamoma, 37 ans, avait été condamné en mai 2022 par la cour d'assises de Loire-Atlantique pour le meurtre d'Abdelkader Garcia, survenu en juillet 2018 à la place Mendès-France, dans le quartier Bellevue à Nantes. Après cette condamnation, le trentenaire avait interjeté appel et devait être rejugé en novembre à Vannes (Morbihan).
Mais une erreur administrative a conduit à sa libération anticipée. Le parquet général de Rennes a expliqué que "l'état du stock de cette cour d'assises (celle du Morbihan) ne permettant pas de juger cet accusé dans le délai d'un an, la demande de prolongation exceptionnelle de la détention provisoire devait être soumise à la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes, dans le mois précédent l'expiration du délai".
Malheureusement, "suite à une erreur dans la saisine de la Chambre d’instruction par le parquet général, dans ce délai légalement imposé, cet accusé ne pouvait être maintenu en détention et a été mis en liberté à mi-journée, ce 1er juin".
«Qu'est-ce qu'il va se passer maintenant ?»
"Mes clients se posent des questions extrêmement basiques. Qu'est-ce qu'il va se passer maintenant ? Va-t-il exercer des pressions, voire pire, sur la famille de la victime (...) ? Va-t-il prendre la fuite ? Sera-t-il présent à son procès en appel ?", a réagi l'avocat de la famille de la victime, Me Franck Boëzec. Il a par ailleurs indiqué avoir demandé une protection pour la femme et les deux sœurs de la victime, ainsi que la saisine de la chambre de l'instruction pour le placement du détenu libéré sous contrôle judiciaire.
L'avocat du détenu libéré, Me Yassine Yacouti, a rappelé que cette décision "correspond aux règles de procédure" et a ajouté que son client "aura à cœur de se défendre pour son procès en appel le moment venu".
Ce meurtre en 2018 avait déclenché une série de fusillades à Nantes, exacerbant les tensions dans le quartier Bellevue où se déroulent actuellement de nouvelles violences.