Nantes : Le Don Juan des sites de rencontre, Jimmy L., jugé pour des viols aux assises

Cet homme de 26 ans est accusé de plusieurs viols et d'une agression sexuelle sur des femmes qu'il avait rencontrées en ligne. Les plaignantes décrivent un homme à la double personnalité. Lui nie les faits.
Nantes : Le Don Juan des sites de rencontre, Jimmy L., jugé pour des viols aux assises
Illustration. (shutterstock)
Par Actu17
Le dimanche 20 février 2022 à 12:24

Près de huit ans après les premier faits, ce Don Juan des sites de rencontre, comparait, lundi devant la cour d’assises de Loire-Atlantique. Jimmy L., 26 ans, répondra de quatre viols et d’une agression sexuelle, commis à Rezé en 2014 et 2015, sur des jeunes femmes d’origine africaine qu’il avait rencontré via Internet. Cet étudiant, qui termine bientôt son cursus universitaire de psychologie, soutient que ses cinq accusatrices étaient consentantes.

Décrit comme narcissique et beau parleur, le jeune Jimmy est âgé de 19 ans lorsque commence cette histoire. Il est inscrit en BTS et travaille dans une chaîne de restauration rapide. Lassé, il arrête ses études et se trouve un peu désœuvré. Pour tuer le temps, il drague sur les applications de rencontre. Badoo, Tinder, Adopte et Facebook sont ses terrains de chasse. Il a une préférence pour les filles noires et multiplient les contacts avec elles. Les gendarmes identifieront trente-trois jeunes femmes qu’il a poursuivies de ses assiduités pour flirter ou pour coucher avec elles. « Il était séducteur, très possessif et j’étais comme hypnotisée par lui », raconte une jeune sénégalaise qui a cédé à son charme. Elle estime qu’elle a été manipulée par cet homme qui l’a finalement laissé tomber.

Il les traitait « d’esclaves »

La plupart de celles qu’il a contactées et rencontrées ont refusé d’aller plus loin avec Jimmy, parce que « son comportement n’était pas très net et sonnait faux ». Elles décrivent un garçon doté d’une double personnalité. Agréable et prévenant, il pouvait parfois se montrer colérique, oppressant où harcelant. Et sur le plan sexuel, il aimait dominer ses partenaires. Toutes les accusatrices décrivent un homme qui pouvait basculer de la gentillesse vers la violence. Durant les actes sexuels, il les traitait « d’esclaves », pouvait lancer des propos racistes et revendiquait « d’être un vrai homme ».

C’est en février 2015 que Yawa pousse la porte de la gendarmerie de Carquefou pour dénoncer des faits de viol. Cette Togolaise, âgée de 26 ans, explique qu’elle a rencontré Jimmy sur l’application Badoo. Après quelques échanges, il l’invite au cinéma, lui fait visiter la ville avant de la conduire chez lui. Arrivé à son domicile, Jimmy change de comportement. Il n’est plus ce garçon charmeur et délicat. Il se vante de ses conquêtes féminines et soutient qu’une de leur amie commune l’a suppliée de lui accorder ses faveurs. Il finit par sauter sur l’étudiante en commerce international avant de la violer. La jeune femme traumatisée, explique qu’il a utilisé un vibromasseur, un accessoire qui revient souvent dans les récits des victimes. Les militaires vont aussi entendre Victoria, une autre femme africaine qui raconte qu’elle a rencontré cet homme par Internet et qu’une relation s’était nouée. Elle ne souhaitait pas avoir de relation charnelle avec lui se préservant pour le mariage. Mais en novembre 2014, il l’a invitée chez lui et l’aurait prise de force.

"Une différence entre une femme qui finit par céder à l’empressement d’un garçon et un viol"

Le suspect est interpellé, placé en garde à vue en mars 2015. Le jeune homme nie tout en bloc et il est mis en examen avant d’être écroué. Les militaires épluchent ses relations et identifient trois autres victimes qu’il a attirées chez lui. L’une d’elle raconte qu’elle a été violée six fois dans la même nuit. Ambivalente, elle reconnaît qu’elle a accepté de le revoir après cet épisode car elle était amoureuse de lui. Face à ces nouvelles accusations Jimmy, ne comprends pas et assure qu’il n’est pas violent avec les femmes et qu’il n’aime ni les injurier ni les dominer.

Son avocat, Me Gérard Serfaty, estime que « les rencontres via Internet sont addictives et peuvent s’avérer dangereuses ». Le conseil rappelle que son client soutient depuis le début de la procédure que ces rapports intimes étaient consentis. « Il existe une différence entre une femme qui finit par céder à l’empressement d’un garçon et un viol, c’est toute la difficulté que pose ce dossier ». Le verdict est attendu pour le jeudi 24 février.