Nevers : Huit ans de prison pour avoir tué sa mère atteinte d'Alzheimer à coups de marteau

Un homme de 63 ans a écopé d'une peine de huit ans de prison à Nevers ce jeudi, pour le meurtre de sa mère de 93 ans qui était atteinte de la maladie d'Alzheimer. Il a indiqué durant son procès vouloir mettre un terme à ses souffrances.
Nevers : Huit ans de prison pour avoir tué sa mère atteinte d'Alzheimer à coups de marteau
Illustration. (shutterstock)
Par Actu17
Le jeudi 11 mai 2023 à 22:14

Un homme de 63 ans a été condamné ce jeudi, à Nevers, à huit ans de prison pour le meurtre de sa mère âgée de 93 ans, résidente dans un Ehpad à Lormes, dans la Nièvre raconte Le Figaro. L'accusé a évoqué un "acharnement thérapeutique" tandis que le crime est juridiquement qualifié de "meurtre sur ascendant". La peine est inférieure aux dix ans d'emprisonnement requis par le parquet, et inclut également une interdiction des droits civiques, civils et de famille pendant dix ans, ainsi que l'interdiction de détenir une arme pendant quinze ans.

Le drame a eu lieu le 25 août 2021. Ce matin-là, l'accusé, qui appelait quotidiennement sa mère, s'est inquiété de la voir rester muette lors de leur conversation téléphonique. Il a alors parcouru les cinq heures de route qui le séparaient de l'Ehpad où résidait sa mère. Une fois sur place, il a assisté à l'administration de morphine à sa mère par une infirmière, ce qu'il n'a pas supporté. Pensant mettre fin aux souffrances de sa mère, il est retourné à sa voiture, a pris un marteau et l'a tuée en lui assénant six coups sur le crâne.

L'accusé était membre de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) depuis huit ans. Personne ne s'est constitué partie civile dans cette affaire, et l'accusé avait déjà passé 15 mois en détention provisoire entre août 2021 et fin 2022 avant d'être libéré.

«Il arrive à 17 heures à l'Ehpad et, à 19h15, il la tue»

Le procureur de la République de Bourges, Éric Maillaud, a souligné lors de son réquisitoire l'aspect inadmissible du temps qu'il a fallu à l'accusé pour décider de tuer sa mère : "Il arrive à 17 heures à l'Ehpad et, à 19h15, il la tue. En deux heures et demie seulement, il s'est convaincu que sa mère souffrait et qu'il fallait la tuer".

Ce cas rappelle d'autres affaires similaires, comme celle d'un octogénaire condamné en janvier 2023 pour le meurtre de sa femme atteinte d'Alzheimer, ou encore celle d'un homme de 88 ans condamné en 2020, à Paris, à quatre ans de prison avec sursis pour avoir tué sa femme, également atteinte d'Alzheimer.