Paris : 11 ans de réclusion criminelle pour le viol d’une patiente endormie à l’hôpital Cochin

Faid Abdellah, 24 ans, a été condamné à 11 ans de réclusion criminelle pour le viol d’une femme endormie à l’hôpital Cochin à Paris en octobre 2022. La cour criminelle a également prononcé une interdiction définitive de séjour sur le territoire français et ordonné l’inscription de son nom au fichier des délinquants sexuels.
Paris : 11 ans de réclusion criminelle pour le viol d’une patiente endormie à l’hôpital Cochin
Les urgences de l'hôpital Cochin à Paris. (Illustration/A17)
Par Actu17
Le mercredi 6 novembre 2024 à 22:30

Faid Abdellah, 24 ans, a été condamné ce mardi à Paris à 11 ans de réclusion criminelle et à une interdiction définitive du territoire français pour le viol d’une femme endormie à l’hôpital Cochin en octobre 2022. La cour criminelle de Paris l’a jugé coupable de viol sur une personne vulnérable sous l’emprise de stupéfiants et d’alcool, ainsi que de vol et d’escroquerie. Son nom sera inscrit au fichier des délinquants sexuels (FIJAIS).

Les faits se sont déroulés dans la nuit du 27 au 28 octobre 2022. La victime, âgée de 36 ans, a raconté lors de l’audience avoir consommé de l’alcool dans un bar parisien ce soir-là. Ayant fait un malaise en raison de l’alcool ingéré à jeun, elle a chuté et a été transportée aux urgences de l’hôpital Cochin (Paris XIVe), où elle s’est endormie dans un box. Elle a été réveillée "par la douleur". "J’ai regardé devant moi et là, j’ai vu une scène d’horreur", a-t-elle déclaré, précisant qu’un homme avait "sa main et deux ou trois doigts enfoncés au fond de mon vagin et il faisait des allers-retours extrêmement forts et rapides". L’agresseur a ensuite pris la fuite, emportant la carte bancaire de la victime.

Mardi, en début d’audience, l’huissier a présenté à la cour le collant déchiré de la victime, avec un trou béant au niveau des parties intimes. Le ministère public avait requis une peine de 12 ans de réclusion criminelle ainsi qu’une interdiction définitive du territoire français et l’inscription au FIJAIS. Les avocats de la partie civile ont plaidé pour une "réponse pénale ferme" face à "l’impact dévastateur de ce crime" sur la victime. "Nous demandons réparation pour elle, mais aussi pour toutes les femmes qui ont vu leur vie détruite par des prédateurs", a insisté Me Laura Abecassis.

Quatre OQTF depuis 2019

Faid Abdellah, lors de son interrogatoire mardi matin, a multiplié les déclarations contradictoires, oscillant entre "je ne me souviens pas" et plusieurs versions des faits. En larmes, il a fini par demander à garder le silence, répondant sporadiquement aux questions de la cour. La présidente de la cour, Sabine Raczy, a exprimé sa perplexité : "Qu’est-ce qui est vrai ? La première, la deuxième, la troisième ou la quatrième version ?". L'accusé a répondu que "la vraie version, c’est celle que j’ai tenue devant le juge d’instruction, la dernière", tout en admettant ne pas "avoir le courage de répéter".

L’accusé avait d’abord nié les faits en enquête avant de les admettre en fin d’instruction. Il a expliqué avoir consommé "de la cocaïne et du cannabis" et violé la victime, pensant "que ça lui plaisait" et qu’elle "avait l’air heureuse" et "d’accord". "Si elle avait crié, j’aurais arrêté", a-t-il ajouté devant la cour. Faid Abdellah, qui avait fait l’objet de quatre obligations de quitter le territoire français (OQTF) depuis 2019, avait déjà été condamné en 2021 à un an de prison pour vol avec violences.