Le mardi 5 septembre 2023 à 18:14
Deux policiers de la brigade de répression de l’action violente motocycliste (BRAV-M) sont renvoyés devant le tribunal correctionnel pour des faits de violences et menaces à l’encontre d’un étudiant tchadien, lors d’une manifestation en mars dernier à Paris, a indiqué le parquet de Bobigny, confirmant une information de l'AFP.
Les deux gardiens de la paix seront jugés le 7 mars 2024 pour des faits de violences par personne dépositaire de l’autorité publique et menaces de violences réitérées "à l’exclusion de toute autre infraction ou circonstance aggravante" sur l’étudiant tchadien Souleyman Adoum Souleyman, a souligné le parquet.
«Je t’aurais bien pété tes jambes»
Les faits remontent à la nuit du 20 au 21 mars dernier, lorsque des policiers de la BRAV-M ont interpellé sept jeunes personnes soupçonnées d’avoir commis des dégradations alors qu'elles se trouvaient dans un cortège sauvage, dans le centre de la capitale. L'un des interpellés, Souleyman Adoum Souleyman, avait alors discrètement enregistré les échanges avec les policiers, alors que ces derniers proféraient des menaces et des propos humiliants, notamment : "je t’aurais bien pété tes jambes", ou : "la prochaine fois qu’on vient, tu monteras pas dans le car pour aller au commissariat, tu vas monter dans un autre truc qu’on appelle ambulance, pour aller à l’hôpital".
L’étudiant tchadien était particulièrement visé par les fonctionnaires dans cet enregistrement publié par Le Monde et Loopsider. Il avait déposé plainte le 24 mars, tout comme une autre étudiante, contre les forces de l'ordre impliquées. La plainte de la manifestante "a été classée sans suite, l’enquête n’ayant pas rapporté la preuve des faits allégués par la plaignante", a indiqué le parquet de Bobigny.
Interrogé par l'AFP, l'avocat des plaignants, Me Arié Alimi, a annoncé que "tous les policiers de la BRAV-M qui ont participé à l’interpellation" et ceux "qui étaient présents", allaient être poursuivis du chef de "violences en réunion" par l'intermédiaire du mécanisme de citation directe, qui permet à une victime de saisir directement le tribunal.
Au niveau administratif, trois policiers de la BRAV-M impliqués dans cette affaire ont été renvoyés en conseil de discipline en juin dernier, quatre autres ont reçu un avertissement.