Paris : Un homme devant être rejugé pour trois viols remis en liberté après un vice de procédure

Condamné à vingt ans de réclusion criminelle pour plusieurs viols, Karim B., 52 ans, a été remis en liberté à Paris en raison d’un vice de procédure. Placé sous surveillance électronique, il est assigné à résidence dans un foyer de l’Essonne, avec des restrictions strictes sur ses déplacements.
Paris : Un homme devant être rejugé pour trois viols remis en liberté après un vice de procédure
La cour d'appel de Paris, le 24 septembre 2022. (Illustration / dvlcom / Shutterstock)
Par Actu17
Le jeudi 21 novembre 2024 à 10:48

Karim B., 52 ans, condamné en 2020 à vingt ans de réclusion criminelle pour plusieurs viols, a été remis en liberté mardi par la chambre de l’instruction de Paris. Cette décision découle d’un vice de procédure : le délai légal de vingt jours pour examiner sa demande de remise en liberté, déposée en octobre dernier, n’a pas été respecté, raconte Le Parisien.

Selon les règles de procédure pénale, l’absence de décision dans le délai imparti entraîne automatiquement la remise en liberté de l’intéressé. Karim B., condamné pour "viols en récidive et viol sur personne vulnérable", fait l’objet d’un strict encadrement depuis sa libération. Il est placé sous surveillance électronique mobile, un dispositif permettant un suivi en temps réel de ses déplacements.

Après deux jours de recherches, un hébergement a été trouvé pour le quinquagénaire dans un foyer situé dans l’Essonne. Il est assigné à résidence dans cet établissement et ne peut en sortir que de 10 heures à 13 heures. Ses déplacements sont limités aux communes de Sainte-Geneviève-des-Bois et Saint-Michel-sur-Orge, avec interdiction formelle de se rendre à Paris. "Et s’il ne respecte pas ses obligations, son arrestation et son incarcération seront immédiatement mises en œuvre", a souligné l'avocat général.

Un passé judiciaire chargé

Arrêté en Espagne et extradé vers la France il y a six mois, Karim B. avait été jugé et condamné par contumace en 2020 pour trois viols commis entre 2003 et 2006 à Paris, l’un desquels avait été accompagné de violences physiques. Il n’a jamais été entendu sur le fond des faits pendant l’enquête, se contentant de contester partiellement les accusations lors de son déferrement, précise le quotidien francilien.

Son passé judiciaire est marqué par plusieurs condamnations graves. En 1994, il a été condamné à huit ans de réclusion pour vol avec arme et séquestration par la cour d’assises de la Haute-Savoie. En 2000, il a écopé de 18 mois de prison, dont six avec sursis, pour atteinte sexuelle sur mineur de 15 ans. Selon un expert psychiatre, il est responsable de ses actes mais présente des troubles du comportement dits "analytiques".

En attendant, l’homme se présente comme ayant tourné la page sur son passé. "Je vis en Espagne depuis vingt ans. Je m’occupe des animaux […] et j’ai trouvé la vie qu’il me fallait près des bêtes", a-t-il déclaré devant les juges, tentant de plaider un changement de vie radical. Mais pour les victimes et les jurés, son dossier reste à rouvrir, dans l’espoir d’un jugement définitif conforme à la gravité des faits reprochés.