Paris : Un homme jugé pour une tentative de viol sur une magistrate du tribunal de Créteil

En l’espace de quelques minutes, plusieurs femmes ont été agressées le 21 octobre 2022 à Créteil (Val-de-Marne). Accusé de tentatives de viol, Kamel R., 24 ans, est jugé depuis ce lundi par la cour criminelle de Paris.
Paris : Un homme jugé pour une tentative de viol sur une magistrate du tribunal de Créteil
Le tribunal judiciaire de Créteil, le 10 juillet 2023. (Ebascol / Shutterstock)
Par Actu17
Le lundi 20 janvier 2025 à 11:45

Le procès de Kamel R., 24 ans, s’ouvre ce lundi devant la cour criminelle de Paris. Il est poursuivi pour plusieurs tentatives de viol commises en l’espace de quelques minutes, le 21 octobre 2022, à Créteil (Val-de-Marne).

La première agression survient à 10h34, à proximité du tribunal de Créteil. Pauline (prénom modifié), magistrate, est poussée au sol par Kamel R., raconte Le Parisien. Lors de sa déposition, elle décrit avoir tenté de négocier avec son agresseur en lui proposant son téléphone pour qu’il cesse. "Toi et moi, on va…", aurait-il répondu, en accompagnant ses paroles d’un geste faisant référence à un rapport sexuel. Il l’attrape alors par le col de son pull et la traîne au sol sur plusieurs mètres, jusqu’à ce qu’elle se retrouve en soutien-gorge, ses vêtements partiellement arrachés.

Depuis une fenêtre, une habitante entend la magistrate crier "au secours" et implorer son agresseur de la lâcher. Sur le toit terrasse d’une université voisine, un étudiant observe la scène : "L’homme la tirait par le bras sur lequel il restait des vêtements (…) pour l’entraîner vers un chemin". Deux hommes alertés par les cris interviennent. L’un d’eux saisit le bras de l’assaillant et lui ordonne de relâcher Pauline. Kamel R. s’éloigne ensuite d’un pas "tranquille", laissant sa victime légèrement blessée mais profondément choquée.

«C’est pas ton problème, j’ai envie de la baiser»

Peu après, Kamel R. s’en prend à plusieurs autres femmes. Il est aperçu en train de toucher la poitrine de deux d’entre elles. Camille (prénom modifié), étudiante, figure parmi ses victimes. Selon son témoignage, il l’aurait agrippée au bras tout en lui disant : "Viens, sois ma femme". Il aurait ensuite ciblé une autre femme.

C’est grâce à l’intervention de Mohammed (prénom modifié) et d’un autre habitant que Kamel R. sera finalement maîtrisé, peu avant l’arrivée des policiers. Mohammed raconte avoir vu l’agresseur s’attaquer à plusieurs femmes. Il relate aux enquêteurs : "Je me suis approché et il m’a repoussé (…) et il m’a dit en arabe : C’est pas ton problème, j’ai envie de la baiser". "Il fallait que j’en viole une dans la rue", aurait lâché le suspect alors qu'il était maîtrisé par des passants.

Une personnalité troublante

Selon le quotidien francilien, face au magistrat instructeur, Kamel R. a nié toute intention de viol, affirmant qu’il voulait "juste discuter" avec Pauline. En garde à vue, il avait pourtant admis avoir voulu "coucher avec" ses victimes, en prétendant qu’elles étaient consentantes. L’expert psychiatre ayant examiné le prévenu évoque une sexualité "questionnante, pauvre et non réfléchie". Des outrages à caractère sexuel envers des surveillantes, commis en détention, pourraient également être évoqués lors du procès. Kamel R., de nationalité algérienne, encourt une lourde peine pour les faits qui lui sont reprochés.