Le dimanche 14 septembre 2025 à 18:24 - MAJ dimanche 14 septembre 2025 à 18:41
Un policier de la brigade anticriminalité (BAC) a été violemment roué de coups ce jeudi 11 septembre à Tourcoing (Nord), lors d’une intervention pour un vol de trottinette. Cinq adolescents ont été mis en examen dans cette affaire, a annoncé dimanche 14 septembre la procureure de la République de Lille, Carole Etienne.
Les policiers étaient intervenus en fin d’après-midi après "un vol de trottinette (…) où il y avait du chantage, un harcèlement d’un gamin, d’un pauvre gamin, qui subissait la loi d’une petite bande", a expliqué le ministre de la Justice démissionnaire, Gérald Darmanin, présent sur place dès le lendemain des faits. Au cours de l’intervention, l’un des fonctionnaires a été projeté au sol, maintenu et frappé au visage, une scène qui a été filmée puis massivement diffusée sur les réseaux sociaux.
Dès le jeudi soir, un premier mineur a été interpellé. Deux autres jeunes ont été arrêtés vendredi matin, puis deux autres, âgés de 17 et 19 ans, samedi matin. Au total, cinq adolescents ont été présentés à un juge d’instruction et mis en examen. "Deux font l’objet d’une incarcération provisoire, deux sont sous strict contrôle judiciaire comportant notamment pour l’un un placement dans une structure à Douai et pour l’autre un éloignement en Loire-Atlantique", a précisé Carole Etienne. Elle a ajouté qu'"une mesure éducative judiciaire provisoire comportant également des obligations et interdictions" a été décidée pour le cinquième mis en examen. Selon une source proche de l'affaire, les deux suspects écroués sont ceux âgés de 17 et 19 ans. Les trois autres mis en cause sont âgés de 15 et 16 ans.
Le parquet de Lille a ouvert une information judiciaire pour vol aggravé, violences aggravées par plusieurs circonstances, dont la préméditation et la réunion, complicité de violences sur la victime du vol de trottinette, mais aussi pour violences sur un fonctionnaire de police "aggravées puisque en réunion et en s’accaparant la matraque télescopique d’un policier". D’autres poursuites concernent "l’enregistrement ou la diffusion d’images relatives à la commission d’une atteinte volontaire à l’intégrité de la personne", a détaillé la magistrate.
La victime souffre d'une fracture au nez et s’est vu délivrer une incapacité totale de travail (ITT) de cinq jours, "réévaluable", selon la procureure.
Gérald Darmanin a souligné de son côté que le policier était "plus choqué psychologiquement que physiquement". Le ministre a également réagi à la diffusion des images : "Qu’on puisse diffuser ces images, c’est là le second scandale", a-t-il estimé, déplorant qu’on puisse "se réjouir" de cette agression.