Le jeudi 18 septembre 2025 à 12:50
Les deux suspects de 15 et 19 ans qui avaient été placés en détention provisoire à la suite de l'agression d'un policier de la brigade anticriminalité (BAC) à Tourcoing, le 11 septembre, ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire ce mercredi suite à "aux deux débats contradictoires qui se sont déroulés devant le juge des libertés et de la détention", indique le parquet de Lille. Les deux suspects avaient sollicité un débat différé devant le juge des libertés et de la détention (JLD) après leur mise en examen au cours du week-end. Ils avaient alors été écroués provisoirement.
Les deux hommes ont reçu l'interdiction de paraître à Tourcoing, de porter une arme, d’entrer en contact avec les autres personnes mises en examen et avec les victimes. Le mineur est par ailleurs tenu à "l’obligation de suivre une formation ou d’avoir un emploi, de répondre aux convocations de la PJJ et de respecter les conditions d’un placement en centre éducatif renforcé". Le majeur a quant à lui l'obligation de fixer sa résidence dans le ressort de Valenciennes, et répondre aux convocations du contrôleur judiciaire.
Cinq suspects dont quatre mineurs ont été mis en examen dans ce dossier. Concernant les trois autres suspects, le premier fait l'objet d'un placement éducatif en Loire-Atlantique, le deuxième a été placé dans un foyer du Nord et le troisième est soumis à une mesure éducative provisoire.
«Frapper un policier n'entraîne presque aucune conséquence»
Dans un communiqué, le syndicat Alliance Police Nationale dénonce "une honte absolue". "On nous promet fermeté. Ministres et politiques multiplient les discours. Mais la réalité est brutale : frapper un policier n'entraîne presque aucune conséquence", écrit l'organisation syndicale.
Communiqué de presse
Tourcoing : un policier de la BAC lynché.
5 agresseurs déférés
4 déjà libresUne honte absolue pour ceux qui protègent.
⚖️ Le Parquet fait appel. Alliance Police Nationale salue cette décision indispensable. pic.twitter.com/7L4jpMqzFA— ALLIANCE PN (@alliancepolice) September 17, 2025
Projeté au sol et roué de coups
Le jour des faits, les policiers intervenaient après "un vol de trottinette (…) où il y avait du chantage, un harcèlement d’un gamin, d’un pauvre gamin, qui subissait la loi d’une petite bande", a expliqué le ministre de la Justice démissionnaire, Gérald Darmanin, présent sur place dès le lendemain. Au cours de l’intervention, l’un des fonctionnaires a été projeté au sol et roué de coups. Une scène qui a été filmée puis massivement diffusée sur les réseaux sociaux.
Dans ce dossier, une information judiciaire pour vol aggravé, violences aggravées par plusieurs circonstances, dont la préméditation et la réunion, complicité de violences sur la victime du vol de trottinette, mais aussi pour violences sur un fonctionnaire de police "aggravées puisque en réunion et en s’accaparant la matraque télescopique d’un policier".
La victime souffre d'une fracture au nez et s’est vu délivrer une incapacité totale de travail (ITT) de cinq jours, "réévaluable", selon la procureure.