Le samedi 2 décembre 2023 à 16:02
Le verdict est tombé ce vendredi 1er octobre à la cour d'assises du Val-d'Oise : trois hommes ont été condamnés à 25 ans de réclusion criminelle pour avoir attaqué et grièvement blessé par balles deux policiers en octobre 2020, à Herblay. Stanley C., 32 ans, Bakary D., 33 ans, et Lyess S., 31 ans, ont été reconnus coupables de tentative de meurtre sur les deux policiers de la police judiciaire de Cergy.
Le drame avait été révélé par Actu17. Le soir du 7 octobre 2020, les deux fonctionnaires, en civil et en voiture banalisée, enquêtaient dans une zone industrielle d'Herblay sur une agression survenue plus tôt. Les auteurs ont violemment agressé les policiers, qui ont été lynchés et grièvement blessés par des tirs avec l'une de leurs armes de service, qui leur a été dérobée au moment des faits. Au total, dix balles ont été tirées, deux touchant les jambes d'un policier et quatre le corps de son collègue.
La cour a estimé que la qualité de policiers des victimes était apparente ou connue des accusés, rejetant ainsi leur défense qui prétendait les avoir pris pour des membres de la communauté des gens du voyage.
«Prenez leurs armes et butez-les ces sales flics»
Les témoignages poignants des policiers, racontant à la barre leurs séquelles physiques et psychologiques et la fin prématurée de leur carrière sur le terrain, ont marqué le procès. L'un d'eux, se souvenant de la scène, a rapporté les propos de Lyess S. : "prenez leurs armes et butez-les ces sales flics". Une accusation que l'intéressé a nié.
La défense a plaidé l'incertitude sur l'identité du tireur. "Le doute sur l’identité du tireur, il est énorme. Il est impossible de savoir. Un seul a tiré et vous allez condamner deux innocents ?", a argumenté Me Philippe-Henri Honegger. Malgré ces plaidoiries, la cour a maintenu sa décision, requalifiant même les faits reprochés à Lyess S. de complicité de tentative de meurtre en tentative de meurtre.
L'avocat de Lyess S., Me Saïd Harir, a annoncé son intention de faire appel, affirmant que "toute l'instruction a démontré qu'il n'avait pas participé aux violences et aux tirs" et rappelant la reddition de son client deux jours après les faits.
Cette affaire, ayant profondément touchée les forces de l'ordre, a également eu un fort retentissement financier, les frais d'hospitalisation et autres frais engagés par l'État se chiffrant à environ 600 000 euros. Les victimes, l'une ayant été frappée puis blessée par deux balles et l'autre ayant subi un enfoncement du crâne, conserveront des séquelles à vie.