Le jeudi 3 février 2022 à 12:50
Nordahl Lelandais, jugé à Grenoble pour le meurtre de la petite Maëlys, a-t-il eu des échanges avec une adolescente et consulté des sites pédopornographiques en prison ? La quatrième journée du procès jeudi a vu les avocats s'affronter sur ces questions. L'avocat de la défense, Me Alain Jakubowicz, a reproché à son confrère Me Fabien Rajon, conseil de la mère de la fillette, d'avoir laissé entendre la veille que l'accusé avait eu ces derniers mois des échanges épistolaires avec "une jeune lycéenne" en suggérant qu'elle était mineure.
"Cela ne reposait sur aucune pièce, rien n'a été produit, mais cela a produit l'effet recherché" auprès des jurés, s'est-il indigné, affirmant que des chaînes de télévision ont "matraqué" ces affirmations basées "sur des choses objectivement fausses" dans la soirée. "Je vous dois la vérité", a-t-il poursuivi : selon lui, les lettres, qu'il a lues à haute voix, sont en réalité signées par une "jeune femme de 20 ans". "Voilà la jeune lycéenne et voilà le pédophile", a-t-il ironisé. La présidente a donné son accord pour que les lettres en question soient versées au dossier.
Des "vidéos équivoques dont l'intitulé met en scène des adolescentes"
Me Jakubowicz a ajouté que son client avait détenu un téléphone en prison et avait consulté des sites pornographiques, mais souligné qu'il s'agissait d'une pratique relativement courante en prison, qui permet d'assurer une "forme de paix sociale". Le téléphone saisi, les policiers ont constaté qu'« aucune consultation réalisée n'est à caractère pédopornographique. Ça, c'est la réalité du dossier », a-t-il souligné. Me Rajon a immédiatement répliqué en affirmant que "le problème n'est pas l'échange de lettres" mais la consultation par l'accusé d'un compte Pinterest et de "vidéos équivoques dont l'intitulé met en scène des adolescentes".
Nordahl Lelandais avait admis mercredi avoir détenu un téléphone en prison et même ouvert un compte Facebook, mais avait affirmé "ne jamais (être) allé sur un site pédopornographique". Outre le meurtre de la petite Maëlys, l'accusé doit être jugé pour agressions sexuelles à l'encontre de deux petites-cousines âgées à l'époque de cinq et six ans, ainsi que pour détention et enregistrement d’images pédopornographiques.