Procès Zepeda : Les «cris stridents d'une femme» la nuit de l'assassinat supposé de Narumi Kurosaki

Une étudiante affirme avoir entendu des hurlements vers 3 heures, la nuit de l'assassinat supposé de Narumi Kurosaki, à Besançon (Doubs). "Ces cris n'étaient pas normaux, c'était effrayant", se souvient-elle.
Procès Zepeda : Les «cris stridents d'une femme» la nuit de l'assassinat supposé de Narumi Kurosaki
Le Chilien Nicolas Zepeda, accusé d'avoir assassiné son ex-petite amie japonaise, Narumi Kurosak, au premier jour de son procès devant la cour d'assises du Doubs, le 29 mars 2022 à Besançon. (AFP)
Par Actu17 avec AFP
Le lundi 4 avril 2022 à 18:16

"Les cris stridents d'une femme" : une étudiante a raconté lundi à Besançon le moment d'effroi vécu en décembre 2016 dans la résidence universitaire où logeait Narumi Kurosaki, la nuit de son assassinat supposé pour lequel le Chilien Nicolas Zepeda est jugé depuis mardi dernier.

"J'occupais à l'époque une chambre dans le même couloir que Narumi", s'est souvenue Rachel Roberts, 25 ans, qui a témoigné en visioconférence devant la cour d'assises du Doubs depuis le tribunal d’Édimbourg. Dans la nuit du 4 au 5 décembre 2016, "vers 03h00 du matin environ, j'ai entendu des cris. Ces cris n'étaient pas normaux, c'était effrayant, j'ai fermé ma porte à clé et j'ai éteint la lumière, parce que j'avais peur", a poursuivi la jeune femme, encore bouleversée. "Je regrette tellement de ne pas avoir appelé la police, j'avais peur, je ne savais pas quoi faire".

Mme Roberts a précisé que les jours précédents, elle avait "vu un homme qui cherchait à se cacher" dans la cuisine du bâtiment Rousseau où se trouvait la chambre de Narumi Kurosaki. Elle a par la suite identifié celui-ci comme étant Nicolas Zepeda sur des photos fournies par la police.

Il affirme que la victime a seulement "disparu"

Toujours élégant et attentif, comme depuis le premier jour de son procès, le Chilien doit être interrogé sur cette nuit lundi en fin d'après-midi. Il conteste catégoriquement avoir tué l'étudiante japonaise qu'il dit avoir quittée en vie le 6 décembre à l'aube, après plusieurs relations sexuelles. Pour lui Narumi Kurosaki a seulement "disparu". Lors de la première semaine d'audience, les enquêteurs sont revenus sur les nombreux éléments qui accablent Nicolas Zepeda. L'aplomb de l'homme de 31 ans a par moments vacillé dans le box des accusés, sous la pression des questions de l'avocat général, Étienne Manteaux, et des avocats des parties civiles, Me Sylvie Galley et Me Randall Schwerdorffer.

Quatre jours à l'espionner

La relation et la rupture houleuse du Chilien et de la Japonaise, alors qu'elle venait d'arriver à Besançon et qu'il se trouvait toujours au Japon, ont été étudiées par la cour. De nombreux messages montrent que Nicolas Zepeda, particulièrement possessif et jaloux, épiait Narumi sur les réseaux sociaux et la harcelait. Selon l'enquête, il est venu à Besançon sans lui dire et l'a espionnée pendant quatre jours avant de se présenter à elle le 4 décembre et de passer la nuit dans sa chambre. Narumi Kurosaki, 21 ans, n'a plus jamais été revue. Mais malgré d'intenses recherches, son corps n'a pas été retrouvé. Le procès doit se poursuivre jusqu'au 12 avril.