Rouen : Un policier mis en examen et écroué pour agressions sexuelles sur mineures

Un major de police de Rouen a été mis en examen et placé en détention provisoire pour des faits d'agressions sexuelles sur deux mineures, ainsi que pour la détention d'images pédopornographiques. L'IGPN poursuit les investigations sous l'autorité du parquet d'Évreux.
Rouen : Un policier mis en examen et écroué pour agressions sexuelles sur mineures
Illustration. (Jose Hernandez/Camera 51/shutterstock)
Par Actu17
Le lundi 15 décembre 2025 à 20:58

Un major de police de 51 ans du commissariat de Rouen (Seine-Maritime) a été mis en examen pour des agressions sexuelles sur mineures, des faits de corruption de mineure et la détention d'images pédopornographiques, a annoncé le parquet d'Évreux ce lundi. Deux adolescentes, amies de l'une de ses filles, l'accusent de faits commis à plusieurs années d'intervalle, tandis que l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) poursuit les investigations.

L'enquête a été ouverte après le signalement d'une lycéenne de 17 ans scolarisée au Havre (Seine-Maritime), qui a indiqué à l'Éducation nationale avoir été agressée sexuellement en 2019, alors qu'elle avait 12 ans. Selon ses déclarations, elle aurait été victime "de la part d'un ami de ses parents". En raison de la fonction du policier au commissariat de Rouen, la procédure a été délocalisée au parquet d'Évreux, qui a saisi l'IGPN.

«Un grand nombre de données à caractère pédopornographique»

En janvier 2025, une perquisition au domicile et sur le lieu de travail du fonctionnaire a permis aux enquêteurs de découvrir "de nombreuses images à caractère pornographique ou érotique représentant des mineurs ou des personnes présentées comme telles dans son téléphone portable". Ils ont également saisi un disque dur contenant "un grand nombre de données à caractère pédopornographique issues manifestement d'une procédure judiciaire traitée par le service auquel appartenait le mis en cause, dont la présence sur ce support paraissait surprenante". Ces éléments ont renforcé les soupçons pesant sur le policier.

En novembre 2025, une seconde adolescente âgée de 13 ans et domiciliée en Seine-Maritime a dénoncé à son tour des agressions sexuelles et des faits de corruption de mineure commis, selon elle, au cours des deux années précédentes. Comme la première plaignante, elle était proche de l'une des filles du fonctionnaire et "elle se rendait régulièrement au domicile de celui-ci". Son dossier a été joint à la première procédure.

Il reconnait partiellement les faits

Le major a été interpellé début décembre 2025 puis placé en garde à vue. Une mesure qui a été interrompue après qu'il a tenté à deux reprises de mettre fin à ses jours, indique Ici. Le fonctionnaire a été hospitalisé en psychiatrie avant de pouvoir être de nouveau entendu et déféré au tribunal judiciaire d’Évreux. Il a contesté les faits rapportés par la première plaignante mais a reconnu en partie ceux dénoncés par la seconde. Le procureur d'Évreux a indiqué que le fonctionnaire "reconnaissait la détention d'images pédopornographiques et la consultation de sites de cette nature, en expliquant avoir d'abord été mû par la curiosité".

Le suspect était depuis 2024 l'adjoint au chef de la brigade des atteintes aux personnes. Auparavant, il avait été le chef de la brigade des mineurs au commissariat de Rouen.

À l'issue de sa présentation au tribunal judiciaire d'Évreux, une information judiciaire a été ouverte pour agressions sexuelles sur mineures de moins de 15 ans, corruption de mineure de moins de 15 ans, détention d'images de mineurs présentant un caractère pornographique et détournement de la finalité d'un traitement de données à caractère personnel. Le fonctionnaire a été placé en détention provisoire, et les investigations se poursuivent sous la direction d'un juge d'instruction.