Le vendredi 8 novembre 2024 à 13:25
Deux adolescents de 16 ans, la belle-fille d'une femme de 49 ans et le petit ami de celle-ci, ont été mis en examen pour assassinat et complicité d’assassinat après la découverte d’un meurtre à Ruffey-lès-Echirey (Côte-d’Or). Jeudi 7 novembre, Olivier Caracotch, procureur de la République de Dijon, a annoncé leur placement en détention provisoire dans le cadre de cette affaire marquée par des circonstances troublantes.
Les faits remontent au mardi 29 octobre. Vers 11h30, les secours, alertés par la belle-fille, ont découvert la victime grièvement blessée au cou, dans sa baignoire. Transportée au CHU de Dijon, elle a succombé à ses blessures quelques heures plus tard. Olivier Caracotch a précisé : "Les investigations médico-légales menées ont décelé plusieurs lésions à la gorge de la victime, qui ont causé le décès", sans que l'origine de ces lésions puisse être immédiatement établie. Aucun objet tranchant ou piquant n’a été retrouvé sur place, ce qui a orienté les enquêteurs vers la piste criminelle.
L’enquête, conduite par la brigade de recherches d’Is-sur-Tille, appuyée par la section de recherches de Dijon et les techniciens en identification criminelle, a permis de rassembler plusieurs éléments contre les deux adolescents. D’après le procureur, une "mésentente importante" existait entre la victime et sa belle-fille, qui vivait sous le même toit, ainsi qu'une cohabitation sans doute difficile. La jeune fille, présente lors des faits, avait d’abord affirmé avoir découvert sa belle-mère blessée après avoir entendu des bruits dans la maison. Toutefois, l’exploitation des données téléphoniques, des caméras de vidéosurveillance et les témoignages de voisins ont révélé la présence du petit ami sur les lieux à l’heure de l’agression. "Il a ensuite quitté les lieux avec sa mère, qui est venue le récupérer devant la maison", a indiqué Olivier Caracotch.
L'adolescent «ne conteste pas les faits»
Les deux adolescents et la mère du jeune homme ont été placés en garde à vue le 5 novembre. La mère a rapidement été libérée, le procureur ayant précisé que "nous n’avons rien à lui reprocher". En revanche, le jeune homme est suspecté d’avoir porté les coups mortels, et a guidé les enquêteurs jusqu’à un couteau de poche enterré dans un bois, "pouvant être l’arme du crime", a précisé le procureur. Lors de ses auditions, le jeune homme "ne conteste pas les faits" et explique qu’il a pu agir "dans un état second", ayant "très peu de souvenirs de son passage à l’acte éventuel".
Quant à la belle-fille, elle a admis avoir "évoqué avec lui ce projet criminel" et l'avoir aidé à fuir les lieux après l'agression. Aucun des deux n'était connu de la justice avant ces faits. Après 48 heures de garde à vue, les deux adolescents ont été présentés à un juge d’instruction, mis en examen pour assassinat pour le garçon, et pour complicité d’assassinat pour la belle-fille, puis placés en détention provisoire. Ils encourent une peine de réclusion criminelle à perpétuité. Si l'excuse de minorité est retenue, la peine maximale pourrait être réduite à 20 ans.
Les motivations de cet acte restent encore à éclaircir, et l'enquête devra également dresser les portraits psychologiques et psychiatriques des deux suspects. Cette affaire a suscité une vive émotion dans la commune de Ruffey-lès-Echirey, où la famille vivait. L’enterrement de la victime est prévu pour ce vendredi 8 novembre.